Quatorze ans de griffonnage, de ratures, de creusage de méninges et de besognes parallèles (Dracula, Douze hommes rapaillés, hommages à Brel). Quatorze ans avant de remettre les pieds et les mains Sur la terre, ellipse nécessaire pour polir onze diamants folk: de l'intime 24 secondes à la fédératrice Parc Lahaie. «Comme les fantômes de mon quartier, au parc Lahaie j'attends le soir, avec ma gueule et mes papiers, entre l'église et le boulevard.»

L'ex-Octobre cligne de l'oeil (Sirènes, très prog-rock), le disciple mironien poétise (Étoile, étoile) et l'auteur de chansons raconte (Ariana, Duparquet).

Le compositeur-interprète, l'artiste de la patience, le grand Flynn, lui, fait le pont avec sa voix viscérale et son piano discret. Pont dont l'ingénierie et l'esthétisme reviennent aussi à Louis-Jean Cormier, Éric Goulet et Philippe Brault, qui n'ont pas lésiné sur les ornements de choeurs, de cuivres et de cordes.

Quatorze ans de travail. Trois réalisateurs. Onze pièces fortes. Un album phare... à 60 ans.

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FOLK. Pierre Flynn, Sur la terre, Audiogram.