L’auteur-compositeur-interprète Loïc April livre un deuxième album frénétique et incandescent. Et ça fait du bien.

Loïc April s’est fait remarquer en 2018 avec un premier album pas mal plus rock que la moyenne. L’ex-publicitaire avait par la suite seulement sorti un maxi en 2020. Ce deuxième album complet, qui arrive enfin, a nécessité trois ans de travail au multi-instrumentiste, qui a collaboré de près avec le réalisateur Jean-Michel Coutu (Corridor, Jesuslesfilles).

Les titres de ses chansons sont toujours aussi particulièrement longs et imagés – Comme une civière pour ton ambulance, T’aimer comme on plie un drap contour –, mais surtout, on y retrouve avec plaisir la même fougue punk-rock, qui évoque autant Malajube que les Vulgaires Machins. Et si Loïc April ajoute une touche de pop et parfois même de sons électroniques aux guitares saturées et aux lourdes lignes de basse, comme dans Tu ne peux plus mourir, qu’on ne s’y trompe pas : plus de légèreté ne signifie pas moins brut.

L’ambiance générale est intense, donc. Il y a aussi dans l’écriture du chanteur une économie de mots qui se conjugue parfaitement à la forme, qui frappe et qui sonne fort. Il passe d’une référence à Nelligan – « Qu’est-ce que le spasme de vivre », demande-t-il sur l’amusante Mes Wranglers et moi – à un hommage mélancolique aux Expos dans L’été se retire sur trois prises – « Le blanc, le rouge et le bleu/Nos z’amours se font vieux/Et l’été se retire sur trois prises » –, mais c’est clair d’abord qu’il a le sens de l’image rock, comme le fait par exemple Feu ! Chatterton en France.

Vu leur qualité, on n’est pas surpris de retrouver le nom de Philippe B comme conseiller aux textes. Mais la matière de base, qui parle des plaisirs de la nuit et d’amours compliquées, est certainement déjà assez solide en soi, et dégage une incandescence qui ne s’invente pas.

De la première à la dernière des huit pièces de cet album concentré qui passe à toute vitesse, Loïc April n’a pas peur du lyrisme, ni d’être « trop ». Des chansons comme Stéréo (qui ouvre l’album, et qui commence avec les trois notes de la sonnerie du métro de Montréal !), La marche à suivre ou À défaut d’y croire sont portées par un réel souffle frénétique et une puissance galvanisante. Et franchement, ce trop-là d’ardeur, ou d’exaltation, ou de n’importe quel mot dans ce sens… fait du bien.

Extrait de À défaut d’y croire

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Loïc April II

Rock

Loïc April II

Loïc April

Indépendant

7,5/10