Quatrième album très accrocheur pour l’auteur-compositeur-interprète dont l’écriture précise et concise est celle des bons faiseurs de chansons.

Pierre-Hervé Goulet est le genre d’artiste qui ne fait pas d’éclat, mais qui livre chaque fois des albums de qualité. Dopamine, son quatrième en carrière, est dans la même lignée soignée que Le jeu des lumières, sorti il y a deux ans et demi.

Mais alors que son précédent album était plus habillé, Pierre-Hervé Goulet a cette fois travaillé en comité restreint, avec à la coréalisation et comme seuls musiciens le batteur Marc Chartrain et l’omniprésent multi-instrumentiste Simon Kearney. L’ambiance est aux lignes de basse entêtantes, aux claviers sensuels, aux guitares alertes et à la programmation délicate, et la voix aérienne du chanteur s’ajoute avec une nonchalance douce et joueuse franchement sympathique.

Sens de la mélodie qui accroche, groove bien présent aux airs de Michael Kiwanuka, écriture dépouillée et précise : entre le folk et le funk et même une touche de bossa-nova, Dopamine avance ainsi sur une erre d’aller irrépressible, qui traduit bien l’esprit d’urgence du titre. C’est ce qui se dégage du propos aussi, espèce d’ode au plaisir du moment présent, mais dans lequel on se permet un petit regard dans le rétroviseur.

Le temps passe, mais il faut en profiter quand il passe, et cette joie légèrement ombragée dégage une légèreté rare et bienfaisante en ce moment. Surtout qu’elle est particulièrement bien racontée, par petites touches impressionnistes, avec un admirable sens de la concision et de l’évocation. C’est celui des bons faiseurs de chansons.

Extrait de Dopamine

0:00
 
0:00
 
Dopamine

Folk

Dopamine

Pierre-Hervé Goulet

LABE

7,5/10