(Paris) Des sacs à dos vibrants destinés aux personnes sourdes et malentendantes vont être proposés dès la saison 2023-2024 à la Philharmonie de Paris, a-t-elle annoncé conjointement avec la société SoundX, à l’origine de cette technologie.

L’équipement, un sac à dos connecté contrôlé par une application, capte les sons ambiants à l’aide d’une intelligence artificielle. Celle-ci « repère tout se qui se passe dans le spectre audio » et retranscrit les sons sous forme de vibrations, a détaillé à l’AFP Damien Quintard, fondateur de SoundX.

Après « huit mois de test », ces sacs à dos seront déployés la saison prochaine « pour être opérationnels sur l’ensemble de l’offre de la Philharmonie en 2024/2025 », a indiqué son directeur Olivier Mantei.

Des systèmes de « packs vibrants » ont déjà été utilisés dans plusieurs évènements musicaux ces dernières années. Mais ils « ne retranscrivent que les basses (les notes les plus graves d’un accord, NDLR) », a insisté Damien Quintard, ajoutant que la solution proposée par SoundX permettrait de capter la fréquence musicale « jusqu’à 20 000 hertz », contre 100 avec les options actuelles.

La directrice déléguée chargée de la responsabilité sociétale à la Philharmonie de Paris, Sarah Koné, a assuré que le dispositif serait gratuit pour les spectateurs qui bénéficieront toujours d’une réduction de 20 % sur le prix de leurs billets.

Pas besoin de téléphone individuel pour se connecter à l’application disponible sur iPhone et iPad : dans ses salles, la Philharmonie contrôle les sacs à dos vibrants à l’aide d’une seule tablette.

En parallèle du déploiement de ce dispositif, des spectacles adaptés aux handicaps auditifs seront proposés par la Philharmonie, qui dispose déjà d’alternatives pour différents handicaps.

« Trois concerts “chansignés” et un spectacle pour enfants sur l’histoire de Babar, traduit en langue des signes », seront, en autres, au programme de la saison 2023/2024, a indiqué la responsable du pôle accessibilité de la Philharmonie, Helen Lamotte.

À terme, Damien Quintard estime que ces sacs à dos vibrants pourraient s’émanciper des salles de spectacles et devenir une aide quotidienne pour les personnes sourdes et malentendantes, en leur permettant, par exemple, « de distinguer la sirène d’une ambulance de celle d’un klaxon ou de l’aboiement d’un chien ».