(Indio) Le désert californien qui accueille le très branché festival de Coachella a vu défiler des performances historiques, le retour du rock et une programmation plus internationale que jamais… mais aussi, comme c’est d’usage, des festivaliers aux looks extrêmement élaborés, quoique parfois très peu couvrants.

Voici ce qu’il faut retenir du premier week-end de l’édition 2023.

Historique

Pour la première fois, aucune des têtes d’affiche de Coachella n’était blanche.

Le titan du reggaeton Bad Bunny, Portoricain, a rendu hommage aux artistes latinos qui l’ont inspiré, offrant un grand spectacle et des feux d’artifices à ses nombreux fans.

Le chanteur le plus écouté en streaming du monde est devenu la première tête d’affiche de Coachella hispanophone et originaire d’Amérique latine.

« Il n’y jamais eu quelqu’un comme moi avant », a-t-il dit, en espagnol.

Le soir suivant, le phénomène de la K-pop BLACKPINK est devenu le premier groupe asiatique à se produire en vedette du festival.

Et le troisième jour, Frank Ocean a conclu le week-end avec une touche énigmatique — après un retard au démarrage de plus d’une heure.

Il ne s’est pas prêté au jeu des photos de presse, ni à l’exercice désormais incontournable du live sur YouTube.

Il est finalement apparu, vêtu d’un pull bleu, la plupart du temps dos au public pour interpréter son titre Novacane, et prenant de longues pauses entre les chansons.

Mais Frank Ocean a tout de même provoqué des cris de joie du public quand il a évoqué un nouvel album à venir, même sans indiquer la moindre date de sortie.

Son concert s’est terminé de façon aussi abrupte qu’il avait commencé : « Les amis, on me dit que c’est le couvre-feu, donc c’est la fin du spectacle », a-t-il dit, et l’écran de la scène s’est éteint.

Rock et nostalgie

PHOTO AMY HARRIS, INVISION/ASSOCIATED PRESS

Blink-182 a proposé un retour dans le temps avec ses succès de la fin des années 90 What’s My Age Again ? ou All The Small Things.

Depuis des années, les fans de la première heure se plaignaient que le festival s’était éloigné de ses racines rock. Rage Against The Machine, Beck et Tool étaient les vedettes de la première édition, en 1999.

Le week-end dernier, Coachella a fait la part belle aux succès pop, avec Charli XCX ou Rosalia, mais les guitares électriques ont elles aussi résonné.

Les membres de Blink-182, qui ne s’étaient pas réunis dans leur formation originelle sur scène depuis près de dix ans, ont proposé un retour dans le temps avec leurs succès de la fin des années 90 What’s My Age Again ? ou All The Small Things.

Toujours dans l’ambiance nostalgie, Blondie a ravi ses fans avec les succès Heart of Glass ou Call Me.

Le groupe de rock indépendant Boygenius, composé de Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker, s’est réuni pour un set explosif.

Le trio a aussi passé des messages politiques, soutenant les droits des personnes transgenres et l’accès à l’avortement, et dénonçant la politique conservatrice du gouverneur de Floride Ron DeSantis, candidat pressenti pour l’élection présidentielle de 2024.

Programmation mondiale

Coachella a bâti une programmation plus internationale que jamais : au-delà de Bad Bunny et BLACKPINK, l’Espagnole Rosalia, l’Islandaise Björk et le Nigérian Burna Boy ont occupé la scène principale.

Ces choix reflètent le nouveau visage de l’industrie musicale, qui met davantage en avant des tendances internationales notamment grâce au streaming.

La Belge Angèle et les Français Redcar (ex-Christine and the Queens) ont aussi joué, ainsi que Domi et JD Beck, duo de jazz en pleine ascension composé d’une claviériste française et d’un batteur américain.

Strings et cow-boys

PHOTO AMY HARRIS, INVISION/ASSOCIATED PRESS

Les chapeaux de cow-boys et les bottes ont fait souffler un vent de western en Californie, avec des tops courts pour résister à la chaleur du désert.

Coachella, dont les photos envahissent chaque année les pages des magazines du monde entier et les profils Instagram, est indissociable des tenues de ses festivaliers.

Cette année, la tendance était aux superpositions fluides et aux mailles transparentes dissimulant parfois — à peine — des strings.

Les chapeaux de cow-boys et les bottes ont fait souffler un vent de western en Californie, avec des tops courts pour résister à la chaleur du désert.

Les couronnes à fleurs, qui ornaient toutes les têtes durant les festivals des années 2010, sont décidément hors concours. Mais les vêtements en crochet, style années 70, les franges et les hauts noués au cou étaient omniprésents.

Et les pantalons à taille basse ont confirmé leur retour en force, particulièrement avec un t-shirt cintré pour une tenue tout droit sortie des années 2000.