Praise a Lord Who Chews But Which Does Not Consume ; (Or Simply, Hot Between Worlds) marque un retour aux sources shoegaze pour Yves Tumor, une dose pop se substituant ici aux accents soul expérimental du remarquable Heaven For a Tortured Mind.

Enfant spirituel de Prince, Yves Tumor avait marqué un grand coup avec son deuxième album, lancé en 2020. Puisant à la source de la soul psychédélique en l’enrobant de textures tendues, triturées et parfois même dissonantes, l’artiste américain offrait une avenue funk presque inédite. On n’a bien sûr pas renié le travail réalisé sur Heaven for a Tortured Mind – l’excellente instrumentale Purified by the Fire est un bel exercice art-soul alors que la lascive et sexy Echolalia s’avère l’un des points forts de la nouvelle collection de chansons ; mais Tumor a délibérément choisi un véhicule plus accessible, troquant la basse funky pour les bourdons shoegaze.

Il en résulte un album qui penche plus du côté de la britpop de Manchester que du R & B de Motown, tout en préservant les qualités de mélodiste de Tumor. God is a Circle met la table avec ses atmosphères presque gothiques, la voix nonchalante d’Yves placée au premier plan assurant l’ambiance, alors que Heaven Surrounds Us Like a Hood s’avère une excellente chanson alt-rock aiguillée par la batterie nerveuse de Rhys Hastings et la guitare anxieuse de Chris Greatti.

Meteora Blues, Operator et In Spite of War ne déméritent pas non plus, assurant une cohésion d’ensemble à l’album le plus digeste à ce jour de l’artiste floridien. Bien qu’on aurait aimé que Tumor continue de construire sur les bases de son œuvre précédente, on ne boudera pas son plaisir.

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Praise a Lord Who Chews But Which Does Not Consume ; (Or Simply, Hot Between Worlds)

Indie rock

Praise a Lord Who Chews But Which Does Not Consume ; (Or Simply, Hot Between Worlds)

Yves Tumor

Warp Records

6,5/10