La salle Bourgie était dimanche l’hôte du gala des Prix Opus, remis annuellement par le Conseil québécois de la musique (CQM). Une édition marquée par un retour à la normale postpandémique.

Le dernier gala devant public avait eu lieu au même endroit le 19 janvier 2020, soit deux jours avant que le premier cas de COVID-19 en Amérique du Nord ne soit détecté. Les deux éditions subséquentes n’avaient été l’objet que d’une webdiffusion. L’évènement de dimanche faisait par conséquent figure de retrouvailles pour les artisans de la musique de concert au Québec.

Le comédien Jocelyn Lebeau, qui avait animé le gala de 2019, était de retour pour ce 26rendez-vous annuel, qui récompensait cette année 31 gagnants, dont trois Mentions du CQM – Concerts et créations webdiffusés, s’étant illustrés durant la saison 2021-2022.

Les pianistes ont figuré en bonne place au tableau d’honneur. En premier lieu Charles Richard-Hamelin, déjà un abonné des Opus, qui a remporté le prix du Concert de l’année – Musique classique, romantique, postromantique, impressionniste pour l’intégrale des sonates pour violon et piano de Schumann donnée avec son collègue Andrew Wan. Les deux musiciens ont également gagné un prix pour l’album de l’année dans la même catégorie stylistique pour le dernier disque de leur intégrale Beethoven, sorti l’an passé chez Analekta.

Nouveau venu aux Opus, le pianiste montréalais Bruce Liu, vainqueur du réputé Concours Chopin de Varsovie en octobre 2021, est reparti avec les prix de l’Interprète de l’année et du Rayonnement à l’étranger, assortis de bourses aux montants respectifs de 5000 $ et 2000 $.

Toujours en piano, la prestation du Russe Daniil Trifonov avec l’Orchestre symphonique de Montréal et son chef Rafael Payare, qui avait été marquée par la présence de contestataires ukrainiens, a retenu les faveurs du jury pour la catégorie Concert de l’année – Répertoires multiples.

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Caroline Lizotte a été nommée compositrice de l’année.

La harpe était aussi à l’honneur avec le prix de Compositrice de l’année remis à la harpiste Caroline Lizotte, et celui d’Album de l’année – Musique moderne, contemporaine à son ancienne élève Valérie Milot et au violoncelliste Stéphane Tétreault pour leur disque Transfiguration (ATMA).

Les Violons du Roy figurent également au rang des doubles couronnés pour le Concert de l’année – Musiques médiévale, de la Renaissance, baroque (spectacle Zéphyr avec Flip Fabrique) et le prix Opus Québec pour leur film d’art Le carnaval des animaux.

Dans la sphère baroque, notons également l’Album de l’année pour Préludes et solitudes (ATMA) de la violoniste Marie Nadeau-Tremblay et le prix de Directeur artistique de l’année à Matthias Maute, à la tête de l’Ensemble Caprice et de l’Ensemble ArtChoral (ancien Ensemble vocal Arts-Québec). Actif dans plusieurs orchestres baroques au Québec, le violoniste Guillaume Villeneuve a quant à lui été élu Découverte de l’année.

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Le prix du Concert de l’année – Musique traditionnelle québécoise a été remis à La Nef et celui du Concert de l’année – Jazz à Laura Anglade et Sam Kirmayer.

Parlant des Violons du Roy, leur nouveau premier chef invité, Nicolas Ellis, a reçu le prix Évènement de l’année pour le Gala de la terre pour les enfants, donné avec son Orchestre de l’Agora en juin dernier.

Dans les répertoires plus récents, des prix ont également été remis au Quatuor Molinari, à Sixtrum Percussion et à Quasar (qui a également eu une mention pour la webdiffusion de Chaleurs), en plus du prix Hommage destiné à Pauline Vaillancourt, qui a récemment transmis à la chanteuse Marie-Annick Béliveau la direction de Chants libres, organisme voué à la création lyrique contemporaine qu’elle avait fondé en 1990.

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Le prix Hommage a été remis à Pauline Vaillancourt pour sa carrière comme artiste lyrique et contemporaine, fondatrice et directrice artistique sortante de la compagnie de création Chants libres.

Du côté du jazz, furent à l’honneur la chanteuse Laura Anglade, le guitariste Sam Kirmayer, le compositeur Yves Léveillé et le saxophoniste Benjamin Deschamps, alors que La Nef et Le Vent du Nord ont été récompensés dans les catégories vouées aux Musiques du monde et musique traditionnelle québécoise.

Tout au long du gala, les spectateurs présents à la salle Bourgie ont eu la chance d’entendre des prestations des musiciens des Boréades et de l’ensemble de jazz manouche Des Sourcils, en plus d’une performance de la mezzo-soprano Marie-Annick Béliveau.