L’ADISQ accueille fort positivement le maintien des quotas de musique francophones à 65 %, alors que des propriétaires de stations de radio demandaient un pourcentage plus faible. Prochaine étape ? Les conclusions de l’étude par le Sénat du projet de loi C-11,

C’est ce qu’a tranché le CRTC mercredi dans le cadre de la révision de sa politique sur la radio commerciale.

Surtout qu’une étude récente de l’ADISQ a démontré comment la radio traditionnelle demeure « l’outil de découverte principal » de musique pour le public, rappelle Ève Paré, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo.

Le CRTC entend aussi revoir le calcul des quotas dans les montages musicaux anglophones. Dès qu’un extrait de chanson sera entendu, il sera désormais catégorisé « sur une base individuelle », peu importe la durée.

« C’était une bataille de longue date, souligne Mme Paré. On estime qu’on perdait 10 % de quotas comme ça. »

Or, il y aura des consultations additionnelles au sujet des montages ainsi que sur d’autres éléments de la politique révisée dévoilés mercredi.

Le CRTC a aussi annoncé un nouveau quota pour les artistes émergents (soit 5 %) et un nouveau fonds pour développer la musique autochtone.

Globalement, Ève Paré se dit rassurée de voir que le CRTC met en doute dans sa décision l’argument des propriétaires de radio selon lequel les quotas « ne sont pas en phase avec le goût des consommateurs », puisque les algorithmes des plates-formes d’écoute orientent les utilisateurs vers certains contenus. « La mise en valeur des artistes est importante pour le CRTC », note-t-elle.

Pour l’ADISQ, c’est encourageant pour l’étude en cours par le Sénat du projet de loi C-11, qui vise à réglementer les plateformes de diffusion en continu, dont l’industrie de la musique attend les conclusions de pied ferme.

« On veut que les plateformes financent et mettent en valeur du contenu local », rappelle Ève Paré.

Jeudi, le ministre du Patrimoine Pablo Rodriguez a par ailleurs critiqué le temps pris par le Sénat pour l’étude du projet de loi C-11.