Le 12 juillet 1962, un groupe anglais baptisé The Rollin’Stones (avec une apostrophe) présentait son premier concert au Marquee Club de Londres, devant une centaine de jeunes gens. Le même groupe, ou enfin presque, se trouvait hier soir sur la scène du stade Roi Baudouin de Bruxelles, devant environ 48 000 spectateurs. Manneken-Pis, le petit bonhomme qui se soulage sans cesse, avait lui-même revêtu pour l’occasion un costume orné du mythique logo labial de la formation.

Les pierres qui roulent étaient formées à l’heure de leur fondation des guitaristes Keith Richards et Brian Jones, du chanteur Mick Jagger, du pianiste Ian Stewart et du bassiste Dick Taylor qui, quelques mois plus tard, en novembre 1962, choisissait d’accrocher son instrument afin de poursuivre ses études. Il renouera avec le rock’n’roll en 1963 en créant les Pretty Things.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK MANNEKEN-PIS OFFICIAL DRESSER

Le Manneken-Pis avait lui-même revêtu pour l’occasion un costume orné du mythique logo labial de la formation.

Et qui jouait de la batterie, le 12 juillet 1962 ? Les historiens du rock en débattent encore, aucune image de la soirée n’ayant été prise. Qui de Tony Chapman ou de Mick Avory, plus tard batteur des Kinks, trônait derrière les cymbales ? Les messieurs eux-mêmes disent ne pas être complètement convaincus d’avoir participé à cet évènement.

La tournée Stones Sixty Europe 2022 Tour s’amorçait quant à elle le 1er juin dernier à Madrid et se conclura après 14 dates le 3 août à Berlin. Première virée européenne des filiformes septuagénaires depuis la mort du batteur Charlie Watts, la caravane met en vedette les troupes décimées qui composent l’alignement actuel des Rolling Stones.

Chaque soir, le duo Jagger-Richards et son camarade guitariste Ron Wood rendent hommage, sobrement, à leur défunt allié.

C’est Steve Jordan, à qui Watts avait donné son approbation, qui le remplace aux tambours. Membre de l’entourage des Stones depuis les années 1980, Jordan a notamment coréalisé les albums solos du pirate Keef.

Et l’avenir ?

Le 14 juillet dernier, Mick Jagger devait se placer en quarantaine après avoir attrapé la COVID-19, contraignant ainsi sa bande à reporter un spectacle à Amsterdam et à en annuler un à Berne. Mais le grouillant chanteur retrouvait vite son exorbitante énergie et ajoutait le coronavirus à la longue liste des choses auxquelles il a survécu, après les émeutes du festival d’Altamont, l’enregistrement agité de l’album Exile on Main St. et une vie passée aux côtés de Keith Richards.

Fidèle à ses habitudes, Mick Jagger a publié hier sur son compte Instagram des photos prises dans les rues de la ville où la tournée effectuait son arrêt, des clichés plus ou moins ironiques sur lesquelles la rock star pourrait difficilement avoir davantage les allures d’un touriste moyen.

On le voyait cette fois-ci au cœur de la capitale belge, au marché aux Poissons de la place Sainte-Catherine, au zinc de La Pharmacie anglaise, un bar à cocktails, ou échangeant quelques notes avec la statue de Jacques Brel.

En mars, Keith Richards a confié au magazine portant le même nom que son groupe qu’un disque de nouvelles chansons des Stones était en chantier et qu’il contiendra les derniers rythmes enregistrés par Charlie Watts. Le plus récent album studio des éternels vilains garnements, Blue & Lonesome, une collection de reprises blues, remonte à décembre 2016.