On aborde Raise the Roof avec un préjugé favorable. Raising Sand, la collaboration précédente de Robert Plant et d’Alison Krauss, était de haute tenue – le disque paru en 2007 avait d’ailleurs été récompensé par plusieurs Grammy. Une fois de plus, l’entente coule de source entre l’ex-Led Zeppelin et la figure du renouveau bluegrass, dont les voix se marient toujours avec un naturel stupéfiant.

Sur ce nouveau disque, les deux artistes ne mettent pas le pied bien loin des territoires musicaux qu’ils ont arpentés il y a une dizaine d’années. Folk teinté de bluegrass, blues essentiellement acoustique, racines country, réminiscences rock datant du milieu du siècle dernier, ils font du neuf avec du vieux sur cet album une fois de plus réalisé par T-Bone Burnett.

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Raise the Roof brille en demi-teinte et en finesse, même dans une chanson à la pulsion plus rock comme High and Lonesome, l’un des rares moments empreints de tension d’un disque surtout fait de complaintes bluesées. L’atmosphère est le plus souvent nocturne, à la fois paisible et un peu mystérieuse, notamment sur Going Where the Lonely Go, bellement transportée par le lap steel. Peu importe le ton ou les couleurs, il y a souvent une guitare électrique ou un dobro pour ajouter une touche d’aventure ou de drame (sur The Price of Love, entre autres).

On sent parfois plus la présence de l’un ou de l’autre – Somebody Was Watching Over Me est manifestement plus Plant –, mais la beauté de Raise the Roof tient surtout au fait qu’il témoigne de la parfaite entente musicale, quasi spirituelle, entre la chanteuse américaine et le vénérable rockeur anglais. Ils s’élèvent l’un l’autre.

Raise the Roof

Folk/rock/country

Raise the Roof

Robert Plant et Alison Krauss

Rough Trade

8/10