Si vous êtes en deuil de Daft Punk, découvrir ou redécouvrir L’impératrice pourrait être une solution. Avec ce deuxième album en trois ans, le groupe français né au début des années 2010 en est un digne héritier, avec sa pop aux accents de nouveau disco, de funk et de r’n’b, et ses grooves irrésistibles qui se font sentir dès l’écoute de la première chanson, Anomalie bleue.

Son précédent album, Matahari, a d’ailleurs valu au sextet un grand succès qui a dépassé les frontières de la France – ses 1,6 million d’auditeurs mensuels sur Spotify et 40 millions de vues sur YouTube, ainsi que ses tournées à l’étranger, en témoignent.

Ce deuxième album est intitulé Tako Tsubo (« piège à poulpe » en japonais), expression qui décrit le vrai « syndrome du cœur brisé », qui est une « déformation du cœur due à une intense émotion, négative ou positive ». Pas pour rien que, malgré les rythmes dansants et les mélodies entêtantes, se dégage une impression douce-amère de cet album qui se termine d’ailleurs avec une reprise de l’immensément mélancolique Tant d’amour perdu, de Michel Berger.

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La force de L’Impératrice, c’est beaucoup la présence magnétique de la chanteuse Flore Benguigui, qui écrit aussi les textes des chansons. Désillusion, conformisme ambiant, amours virtuels, l’ambiance est en demi-teintes et fait même un détour du côté des nouvelles chanteuses engagées comme Angèle, avec une pièce résolument féministe, Peur des filles, ironique à souhait.

Mais entre les riffs Daft punkiens de Fou, le disco dansant de Voodoo ? et le funk mélancolique de Submarine, l’album coréalisé par L’impératrice et Renaud Letang (Feist, Philippe Katerine) déborde de synthés, de textures et de rythmes qui suivent les différentes lignes du cœur. Il s’en dégage surtout une douce légèreté aux effluves d’été pas désagréable du tout, et la musique décontractée de L’Impératrice pourra très bien être la trame sonore de nos premiers barbecues de l’été ou de nos séjours au chalet.

IMAGE FOURNIE PAR MICROQLIMA

Pochette de l’album Tako Tsubo, de L’Impératrice

Pop
Tako Tsubo
L’Impératrice
Microqlima
★★★½