La veuve de John Lennon, Yoko Ono, a décerné vendredi à New York son prix pour la paix intitulé «LennonOno» aux trois jeunes femmes du groupe de punk Pussy Riot actuellement incarcérées en Russie pour avoir chanté une prière anti-Poutine.

«Les Pussy Riot croient de pied ferme en la liberté d'expression. Je veux travailler à leur libération immédiate», a affirmé Yoko Ono, en remettant la récompense à Piotr Verzilov, le mari de Nadejda Tolokonnikova, l'une des chanteuses emprisonnées.

Artiste de rue, celui-ci a voyagé jusqu'à New York avec Gera, 4 ans, l'enfant qu'il a eu de Nadejda Tolokonnikova.

«C'est un honneur immense de recevoir ce prix des mains de Yoko Ono et de voir des gens du monde entier sortir et faire entendre leur voix pour montrer leur soutien» aux Pussy Riot, a-t-il lancé en anglais.

Sa compagne de 22 ans, ainsi que Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées en août pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse» à deux ans de camp pour avoir chanté en février une «prière punk» dans la cathédrale orthodoxe du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de «chasser (le président Vladimir) Poutine» du pouvoir - entraînant la fureur du Kremlin.

Un procès en appel doit débuter le 1er octobre à Moscou.

Cette affaire a suscité une vague de protestations à travers le monde et des voix influentes ont appelé à la libération des chanteuses dont, jeudi depuis Washington, l'icône de la démocratie birmane Aung San Suu Kyi, actuellement en visite aux États-Unis.

Présente lors de la remise du prix, la directrice de la section américaine de l'organisation Amnesty International, Suzanne Nossel, a déclaré: «Maria, Katia et Nadia ont été déclarées prisonnières de conscience par Amnesty International. Nous sommes fiers de nous battre à leurs côtés».

«Mais nous n'en avons pas fini. Notre but ne sera pas atteint tant qu'elles n'auront pas été libérées», a-t-elle martelé.

La bourse «LennonOno» pour la paix a été créée par la veuve de l'ancien Beatles en 2002 en mémoire du militantisme de son mari. Elle est attribuée tous les deux ans à des personnes oeuvrant pour la paix dans le monde.