Ces jours-ci, Adam Cohen semble être partout. La tournée européenne du chanteur bat son plein, il se produit à guichets fermés dans la plupart des villes où il se pose, souvent pour à peine quelques heures. Le temps d'aller à la rencontre d'un public simplement curieux ou déjà conquis à sa poésie.

À Berlin, il retrouve des repères, des points d'ancrage établis à la faveur de son dernier passage dans la capitale allemande. «Je suis très content ici, confie-t-il à La Presse. J'aime être au coeur de l'action, et mes expériences ici ont été très fortes. J'y ai connu de grandes émotions. C'est l'essence de ce métier: on construit quelque chose avec un public, on part à l'aventure, on vit ensemble.»

»À Berlin, il y a une ouverture»

Cohen se produit à la Passionskirche, église protestante de Kreuzberg, quartier très en vogue à la frontière des anciens secteurs est et ouest de la ville. Un carrefour aujourd'hui plutôt bon chic bon genre qu'ouvrier et terre d'élection de l'importante communauté turque de Berlin.

Est-il influencé par la salle qu'il a devant lui, en l'occurrence une foule tout aussi bourgeoise que bohème? «Le public me nourrit, répond-il. Il faut être entièrement dans l'instant, totalement avec les gens, parfaitement disponible. À Berlin, il y a une ouverture, un enthousiasme exceptionnels et une grande attention du public. Le contexte est idéal.»

Au point de prendre des risques qu'il n'oserait pas ailleurs? Il marque un temps d'arrêt: «Non... non. On essaie toujours de faire la même chose, d'un soir à l'autre, mais le résultat n'est jamais le même!»

Retour à Montréal

Il évoque l'inspiration, «une roue qui tourne», puis un retour prochain à Montréal - l'été des festivals - dont les détails restent à confirmer. «J'ai vécu une existence de gitan. Je me sens chez moi en Grèce, à Los Angeles aussi, à cause de ma soeur et de mon père, mais Montréal, c'est la maison, oui, une des maisons, dit-il en riant. Sauf que je m'y sens vraiment en famille, le contact avec les gens est spécial. Puis ma musique commence à mieux marcher au Québec, et ça me rend vraiment, vraiment très heureux.»

Il décrit son nouvel album, Like a Man, comme son oeuvre la plus importante, celle dont il est le plus fier et dans laquelle il dit s'être investi comme jamais. «Les gens me demandent quel genre de musique je fais. C'est une musique qui rend hommage à une grande tradition, celle des folles années 60. Elle a un côté rétro, oui...» Le temps file, l'heure d'entrer en scène approche. «Merci de dire au monde que j'existe.»

Qu'Adam Cohen se rassure, il a brillamment transcendé le concept de «fils de», duquel il serait autrement un véritable cas de figure. La question ne se pose même pas. Cela n'ajoute qu'à la richesse de son art.