Un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent son actualité. Cette semaine: Olivier Niquet, chroniqueur à l'émission La soirée est encore jeune, sur Ici Radio-Canada Première, et au journal Métro (Le sportnographe), qui a récemment publié Le club des mal cités (éditions Duchesne et du Rêve).

Les malaises à la radio

Pour

Je serais mal avisé de dire que je suis contre car j'en crée beaucoup, des malaises. Surtout à La soirée... Mes collègues les rattrapent toujours et ça donne des moments comiques. On peut très bien provoquer les malaises. Des fois, je sais que je vais dire quelque chose qui va faire réagir. D'autres fois, c'est la situation. Par exemple, Jean-Philippe qui avait décidé de me faire faire des entrevues avec des quidams dans la salle. C'était particulièrement pathétique. Mais les meilleurs malaises sont ceux qui arrivent naturellement.

La langue de bois en politique

Contre

C'est certain que ça peut être une façon de tromper les gens, mais je crois que la plupart du temps, c'est une façon pour les politiciens de se sortir d'une situation quand ils ne connaissent pas la réponse ou parce qu'ils ne sont pas assez compétents pour y répondre. Plutôt que de le reconnaître, ils partent la cassette. Je pense qu'ils devraient juste admettre quand ils n'ont pas la réponse à la question ou qu'ils se sont trompés. En même temps, j'aime la langue de bois parce que ça me permet d'écrire des livres. Mais le fait que je ramasse plein de gaffes de politiciens peut les encourager à utiliser la langue de bois, alors c'est contradictoire, mon affaire.

QUB, la nouvelle radio de Québecor

Pour

Je suis pour et pas juste parce que ça va me faire de nouvelles sources de citations [rires]... Je ne suis pas certain que ça va fonctionner, mais moi, en tant qu'auditeur de radio, j'écoute de plus en plus la radio en différé, les balados. On est rendus là. Mais je ne suis pas certain que tout le monde soit rendu à brancher leur téléphone dans leur auto pour écouter une radio sur le web. Sinon j'aime bien leur application et ça a l'air de bien fonctionner techniquement.

Les tribunes téléphoniques

Contre

Ça ne m'intéresse jamais d'écouter des lignes ouvertes. Souvent les gens qui appellent répètent ce que l'animateur a dit et je trouve ça un peu redondant. Ça peut donner l'impression de représenter l'opinion publique alors que ce n'est pas représentatif du tout.

Le populisme

Contre

Baser ses politiques uniquement sur ce que les gens veulent pour leur faire plaisir, ça peut parfois mener à des dérives. Il y a de bons exemples comme le troisième lien à Québec. Les gens en veulent un même si les études disent que ce n'est pas une bonne idée, et la CAQ promet un troisième lien. La CAQ veut également rallonger des autoroutes même si les études disent qu'à moyen terme, ça va augmenter la circulation automobile. Des fois, il faut s'élever au-dessus de la volonté populaire. Mais bon, encore une fois, ça donne de bonnes citations. Comme lorsque Maxime Bernier dit que son nouveau Parti populaire du Canada, c'est du populisme intelligent.

Les entrevues dans le vestiaire des joueurs au hockey

Contre

Ça me fait mal de dire ça parce que c'est une belle source d'inspiration pour moi, mais je suis contre. Je comprends l'intérêt d'entendre les joueurs s'exprimer, mais ils n'ont généralement rien à dire ou n'ont le droit de rien dire. Ça se résume à un journaliste qui dit quelque chose comme: "Vous avez connu une bonne troisième période, est-ce que ça vous aide quand Carey Price vous garde dans le match comme ça?" Réponse: "Oui, c'est sûr que ça nous aide quand Carey Price nous garde dans le match comme ça." Si les journalistes avaient plus de mordant et si les joueurs étaient moins laconiques, ça deviendrait probablement plus pertinent.