La publication du premier nouveau quotidien généraliste en trente ans au Royaume-Uni, The New Day, cessera vendredi, seulement dix semaines après son lancement, en raison de ventes insuffisantes, a annoncé jeudi sa maison mère, le groupe de médias Trinity Mirror.

«Bien que The New Day ait reçu de nombreuses critiques positives et suscité un fort engouement sur Facebook, la diffusion du titre reste en dessous de nos attentes», explique Trinity Mirror dans un communiqué publié sur son site internet.

«Pour cette raison, nous avons décidé d'arrêter le titre à compter du 6 mai 2016», ajoute le groupe, qui publie quelque 150 titres au Royaume-Uni et en Irlande, dont le Daily Mirror.

The New Day avait été lancé le 29 février dans un secteur marqué par l'érosion de lectorat et des revenus publicitaires. Orienté consommation et modes de vie, le journal visait «un large public de femmes et d'hommes qui cherchent quelque chose de différent actuellement introuvable», avait alors indiqué Trinity Mirror.

Las, les ventes ont plongé à 40 000 exemplaires par jour, alors que le journal visait les 200 000, selon la presse britannique.

«Nous avons fait tout ce que nous pouvions mais nous n'avons pas réussi à atteindre les ventes nécessaires pour que cela marche financièrement», a regretté une responsable du journal, Alison Phillips, dans un message adressé au personnel.

«La disparition de The New Day n'est pas une surprise», commentait dans le Guardian Roy Greenslade, professeur de journalisme à la City University, critiquant à la fois un lancement raté, un lectorat mal ciblé et des choix éditoriaux contestables.

«Le New Day n'est-il pas apparu idiot cette semaine en se révélant incapable, contrairement à tous les autres quotidiens, de célébrer la victoire de Leicester en Premier League?», a fustigé l'expert.

Sur les réseaux sociaux, la fin du journal ne surprenait guère les internautes.

«Pas vraiment surpris par l'arrêt de The New Day. Nous nous étions abonnés en espérant des infos positives, qui donnent la pêche, on s'est retrouvés avec un mauvais tabloïd sensationnaliste», a écrit Mike Stead sur Twitter.

La crise de la presse a touché fin mars un autre quotidien britannique, The Independent, contraint de passer au tout numérique en raison de ventes en chute libre.