Le magazine Closer, assigné en justice vendredi pour avoir publié des photos dénudées de Kate, est un des derniers arrivés sur le marché de la presse people française dont il est devenu leader avec un ton irrévérencieux, tout en assurant jouer la proximité avec les stars.

Alors que ses rivaux étaient déjà bien installés sur ce créneau, Closer a été lancé en 2005 par la filiale française du groupe britannique Emap (racheté depuis par l'Italien Mondadori), comme une adaptation du Closer anglais.

«Voici» (Prisma Média), précurseur en la matière, était déjà là depuis 1987 et «Public» (Lagardère) s'était lancé en 2003. Entre les deux, Prisma avait lancé Gala, plus luxueux et moins «trash».

«Au lancement de Closer, il y avait Voici qui avait un ton moqueur et humoristique, et Gala, plus officiel», estime Laurence Pieau, directrice de la rédaction de Closer, passée par tous les grands titres du genre.

«Closer s'est d'emblée positionné sur la proximité avec les stars, avec des angles +identifiants+: si on parle d'une star avec ses enfants, une mère de deux enfants doit y reconnaître ses problèmes de mère», a-t-elle expliqué à l'AFP. «On parle de la vraie vie des stars, comme de la vraie vie des vrais gens».

Les photos «topless» volées de Kate, duchesse de Cambridge et épouse du prince William, «n'ont rien de choquant, elles montrent une jeune femme bronzant seins nus, comme on en voit des millions sur les plages», a-t-elle assuré, sans indiquer bien sûr le prix payé au papparazzi.

Ségolène en bikini

Régulièrement, Closer s'est distingué avec des «coups» à fort retentissement, qu'il s'agisse de stars - les apparitions du couple Brad Pitt et Angelina Jolie en 2005 - ou de personnalités politiques.

Le magazine a été un des premiers à les traiter comme des people avec notamment à l'été 2006 une couverture de la socialiste Ségolène Royal en bikini, peu avant qu'elle annonce son entrée en campagne pour la présidentielle de 2007.

À l'été 2007, alors que François Hollande, l'actuel président français, est chef du Parti socialiste et que sa rupture avec Ségolène Royal est officielle, Closer est le premier à le montrer sur une plage avec la journaliste Valérie Trierweiler, devenue sa compagne et aujourd'hui Première dame.

Dans le même registre, les premières photos de l'ex top-modèle Carla Bruni avec l'ancien président Nicolas Sarkozy en décembre 2008 à Disneyland Paris étaient dans Closer.

À l'instar de Voici, Gala ou Public, Closer collectionne les procès pour atteinte à la vie privée, pour le plus grand bonheur des avocats et éventuellement des stars qui en retirent dommages et intérêts.

Vendredi, ce sont Kate Middleton et le prince William qui ont assigné en référé le magazine people pour atteinte à la vie privée après la publication de ces photos volées.

Closer, comme Voici, est néanmoins aujourd'hui confronté à une forte érosion de ses ventes, même si ce segment de la presse est encore prospère. Sur 2011/2012, Closer a connu des ventes moyennes hebdomadaires de 389.042 exemplaires, en recul de près de 10%, tandis que Voici, en repli de 4,5%, vendait chaque semaine 372.840 exemplaires. Loin des années 2007/2008 quand ces titres tutoyaient tous la barre des 500.000 exemplaires chaque semaine.