Pour son sixième roman, l’acteur Patrice Godin part puiser dans le même genre d’encrier que celui employé précédemment (Boxer la nuit, Sauvage, baby), esquissant des personnages brisés par la vie, s’échinant à remonter les pentes les plus raides, épaulés par des bouées de sauvetage humaines providentielles.

Ici, il est question de l’écrivain en déclin Martin O’Connor, apprenant la mort de sa mère pendant une retraite d’écriture dans le Maine. Vallée de larmes et sanglots de tristesse ? Plutôt des sentiments mitigés et un flot de souvenirs douloureux revenant troubler la surface de son existence.

Avait-elle fait quelque chose de répréhensible ? Pas exactement ; car c’est son inaction qui a laissé, à un Martin adolescent, un goût amer – celui du sang.

Accompagné par Jane, une femme électron libre connue à une croisée de chemins, il va replonger dans le passé pour faire face au fantôme de son beau-père. L’auteur ne tourne pas autour du pot, avec une écriture dépouillée, digeste et directe, lancée comme une série de petits jabs, et toujours empreinte de sensibilité.

Même s’il nous conduit parfois sur des sentiers prévisibles ou dépeint des scènes un peu convenues, quelques uppercuts scénaristiques surgissent quand même au détour d’un paragraphe, particulièrement dans la deuxième partie du récit, quand la tempête se lève.

Après les tempêtes

Après les tempêtes

Libre Expression

200 pages

6,5/10