Dans 10 ans, le quartier Saint-Michel de Montréal sera victime d’attaques anticapitalistes en raison de son embourgeoisement.

Les citoyens pourront se faire implanter une puce qui leur permettra de se passer de mots de passe, clés, portefeuille ou billets de transport. Et la cybersurveillance – comme le piratage de données – atteindra un sommet tandis que le mercure grimpera à 24 °C en plein mois de novembre, dans un pays englué dans la récession où l’inflation ne montre aucun signe d’essoufflement.

C’est ainsi, du moins, que l’avenir se dessine dans ce troisième roman du Montréalais Jean-Pierre Gorkynian. Son antihéros, Adel Salem, est un brillant étudiant en génie informatique dont la famille, d’origine kurde, est l’exemple parfait « d’une famille bien assimilée » ; pourtant, il sera accusé d’activité terroriste.

Comme dans toute bonne dystopie, on a droit à un portrait peu reluisant des dérapages qui nous guettent, avec en prime cette dimension hyperlocale qui le rend d’autant plus intéressant. Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est cette question qu’effleure l’intrigue à travers quelques digressions : comment se construit un terroriste que rien ne destinait à commettre l’irréparable ?

Un roman somme toute prenant qui plaira aux amateurs du genre.

Dissident

Dissident

Mémoire d’encrier

288 pages

7/10