L'électro mélodique trouve beaucoup d'adeptes chez les amateurs de... chanson pop. Vu la forme, vu les chorus et les mélodies, on s'y trouve en terrain connu. On fait ainsi un petit pas vers le grand pays numérique... Encore faut-il que l'artiste qui vous fait franchir ce seuil puisse se démarquer, formuler une vraie proposition.

C'est exactement le cas de The Range, dont l'approche consiste à amalgamer, traiter et transformer numériquement les fragments d'oeuvres d'artistes inconnus et consentants. Ici, le mashup devient une affaire orchestrée de bas en haut, pop collaborative que pilote l'Américain James Hinton. Un film documentaire de Daniel Kaufman en fait d'ailleurs état : Superimpose.

Diplômé de la chic Université Brown, Hinton a un vrai talent de compositeur « collectif ». Qui plus est, il a parfaitement saisi le pouvoir de la scène. Si le résultat studio de son album Potential est étonnant, l'impact est décuplé devant public, force était de le constater hier sur la scène Piknic Électronik.

Le voyage auquel il nous convie n'est pas linéaire, The Range sait de quoi procède une tension dramatique, au point qu'on en oublie le contexte visuel dans lequel il s'exécute.

Voilà sans contredit l'un de ceux qui redéfinissent la notion de power pop en 2016 : créer des alliages inédits à partir des meilleurs éléments de la musique consensuelle d'aujourd'hui.