«Provocants, parfois polémiques, mais jamais péremptoires.» Tel est le constat que fait Marie-Hélène Falcon sur la programmation du prochain Festival TransAmériques, qui se déroulera du 22 mai au 7 juin. On connaissait 8 titres, Marie-Hélène Falcon en a dévoilé 19 autres hier, dont 7 créations mondiales coproduites par le FTA. Au menu, un florilège de formes et de sens, des démarches multiples mais résolument contemporaines.

«Le FTA a ses ancrages dans les origines, mais aussi dans le temps présent, lance la directrice générale et artistique sortante. Il s'interroge sur son rôle dans le monde, un monde que les artistes sondent, dévoilent, et que leur seule présence transforme.»

Voici un survol de la prochaine programmation.

Revisiter ses classiques

Le metteur en scène Jérémie Niel et sa compagnie Pétrus s'attaquent à Phèdre de Racine, avec Marie Brassard dans le rôle-titre. Une Phèdre tragique mais d'aujourd'hui, toujours avec ses passions, ses pulsions et ses interdits. Du 26 au 28 mai à la Cinquième Salle de la PDA.

De la quête et autres identités

Après le solo Un et le duo Deux, Mani Soleymanlou propose Trois. Attention: le créateur fera monter sur la scène du Théâtre d'Aujourd'hui 44 Montréalais de toutes les origines, qui s'interrogent et se confrontent sur leurs identités et leurs appartenances, du 2 au 4 juin. De Madrid, la metteure en scène Angélica Liddell se produira pour la première fois à Montréal avec Tout le ciel au-dessus de la terre (Le syndrome de Wendy), «une plongée au coeur de la souillure du monde».

Printemps arabe (bis)

De Beyrouth, deux oeuvres engagées de Rabih Mroué: The Pixelated Revolution, une conférence-spectacle qui retrace en images la guerre civile en Syrie (les 5, 6 et 7 juin au Théâtre J. Armand Bombardier du Musée McCord); et aussi, les mêmes soirs au Théâtre Rouge du Conservatoire, la pièce 33 jours et quelques secondes, qui évoque le suicide d'un jeune militant durant le Printemps arabe, à l'ère des réseaux sociaux qui nous volent même notre mort. «Une expérience limite sans acteurs sur scène», dit-on.

Alors on danse?

Avec Soudain tout est noir de monde, le chorégraphe de la nouvelle scène brésilienne, Marcelo Evelin, propose une expérience sensorielle troublante et inédite. Le public y est pris à partie «par cinq danseurs aux mouvements imprévisibles». Au Monument-National, du 1er au 3 juin. De New York, le chorégraphe Trajal Harrell revisite le mythe d'Antigone avec du «voguing» et de la danse postmoderne! Antigone Sr. est présentée à l'Usine C du 2 au 4 juin. Enfin, l'avant-garde performative balkanique débarque au Monument-National avec Sad Sam Almost 6, les 25 et 26 mai.

Un spa philosophique!

De France, cinq créateurs proposent une installation ludique et sérieuse dans le Quartier des spectacles: Les Thermes. Qualifiés par leurs auteurs de spa philosophique, Les Thermes s'apparentent à une piscine remplie de 25 000 balles noires sur lesquelles sont écrites des citations de la pensée stoïcienne. «Les spectateurs peuvent s'y immerger afin de prendre ensemble un grand bain de méditation collective», affirment ses artisans... Du 22 au 27 mai sur l'Esplanade de la Place des Arts.

PHOTO FOURNIE PAR LE FTA

La pièce Trois de Mani Soleymanlou.