Sons renversés, sons étirés, sons préenregistrés, sons de synthèse, sons naturels assemblés en toute délicatesse, mais aussi ponctués de pointes d'énergie.

Voilà l'environnement de cette nouvelle pop instrumentale, voilà où loge Jean-Michel Blais, compositeur, réalisateur, et interprète.

Il y a fort à parier que l'énorme buzz à l'endroit du musicien québécois, prévu hier en première partie de l'Islandais Ólafur Arnalds, fut aussi fort que celui prévu au dessert.

Très possiblement, son pouvoir attractif était un facteur aussi important dans le succès de billetterie de ce programme double, présenté à la Maison symphonique.

On l'a déjà observé lors de performances antérieures, Jean-Michel Blais est un artiste idéal pour quiconque veut migrer hors des territoires de la forme chanson, aussi hipsters et recherchés fussent-ils.

Harmoniquement construites sur des références archiconnues, qu'elles soient romantiques, impressionnistes ou modernes, ou encore inspirées des chants sacrés de diverses cultures et croyances, les compositions du musicien québécois sont également en phase avec les lutheries d'aujourd'hui; elles intègrent effectivement l'électronique et se trouvent à la fine pointe des technologies de l'enregistrement.

Roses, Igloo, Outsiders, Blind, Sourdine, Dans ma main, God(s), A Heartbeat Away, bref, la matière du nouvel opus Dans ma main a été jouée hier, assortie de pièces tirées de ses enregistrements précédents : Hypocrite, IglooNostos.

Éclairages diffus dans les tons de blanc, de rouge ou de pourpre. Difficile d'imaginer meilleur lancement pour cet artiste affable, chaleureux et volubile, dont l'étoile ne pâlira pas de sitôt. Nous ne sommes qu'à l'orée de cet univers. JM Blais disposera très bientôt des moyens nécessaires à s'élever davantage et y entraîner son public.