Invité vendredi à présenter l'ensemble new-yorkais Jazz At The Lincoln Center, Wynton Marsalis a poursuivi son oeuvre de «classicisation» du répertoire jazzistique.

Entouré d'une quinzaine de musiciens de l'élite nord-américaine, le grand trompettiste a partagé les responsabilités, tant pour les performances individuelles que les arrangements ou même les compositions.

D'une durée de deux heures, ce programme généreux fut émaillé de pièces variées, puisées dans différentes époques du jazz - Joe Henderson (A Shade of Jade), Duke Ellington (Far East Suite, mouvement # 8. Self Portrait of the Bean, en hommage à Coleman Hawkins), Kenny Dorham (Stage West), Chick Corea (Straight Up And Down), Sherman Irby (Insatiable Hunger), on en passe. Convié à la Maison symphonique (Jazz at... la Maison symphonique!), l'auditoire a pu goûter des orchestrations et impros extrêmement raffinées, jouées par un ensemble discipliné et cohésif.

Bien sûr, le décorum de l'orchestre et les impros rarissimes du leader en ont peut-être laissé plus d'un sur son appétit mais... faut-il rappeler que ce grand ensemble n'est pas consacré à la supravirtuosité de Wynton.

L'objectif de son leader est tout autre : mettre en valeur la musique de jazz dans un contexte orchestral, ce qui n'exclut pas les nombreux solos de ses participants inspirés et d'autant plus fervents - Walter Blanding, saxes, Cris Crenshaw, trombone, Daniel Nimmer, piano, etc. De surcroît, parcourir l'histoire du jazz en en rehaussant l'esthétique.