La rampe de lancement est installée solidement depuis 10 ans. Le festival d'arts vivants OFFTA peut donc fêter plus longtemps avec plus de spectacles cette année, à compter d'aujourd'hui et jusqu'au 8 juin.

Des spectacles extérieurs et intérieurs. Des cartes blanches aux artistes ayant marqué le festival. Une programmation autochtone. Des résidences. Des tables rondes... L'OFFTA survit bien, très bien même.

Et la cerise sur le gâteau de la réussite des artistes émergents : trois spectacles de l'OFFTA 2015 sont présentés au FTA cette année.

« On est un amplificateur. Ce n'est pas ça, le but, mais si ça arrive, tant mieux », dit la codirectrice du festival, Jasmine Catudal.

Elle y était il y a 10 ans et souligne que les objectifs de l'OFFTA n'ont pas changé.

Photo Marilene Bastien, fournie par le FTA

Spectacle Data de Manuel Roque, présenté au Prospero dans le cadre du FTA 2015. 

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Catherine Gaudet

L'un de ceux-là, Vincent de Repentigny, codirige désormais avec elle l'OFFTA et LA SERRE - arts vivants. Deux organismes, même mandat.

« On a développé une expertise, dit-il. On a vu les lacunes de la diffusion. Avant la vitrine que cherchent les artistes, on les aide à prendre leur temps. Il faut soutenir les étapes de création, le développement de publics, de marchés, etc. » 

En créant LA SERRE il y a moins d'un an, l'OFFTA peut donc consolider son équipe et aider la relève toute l'année. 

PROGRAMMATION

L'OFFTA présente pour son 10anniversaire des spectacles de 10 artistes qui y ont commencé leur carrière, comme Philippe Boutin, Manuel Roque et Sarah Berthiaume, entre autres.

Les organisateurs ont aussi invité l'artiste multimédia Émilie Monnet à concevoir une programmation autochtone où l'on retrouvera la chorégraphe Daina Ashbee et la performeuse Maria Hupfield, notamment.

L'OFFTA s'ouvrira d'ailleurs ce soir avec une cérémonie autochtone de reconnaissance du territoire. 

Cette thématique revient dans plusieurs spectacles : Tsekan d'Émilie Monnet, Nos terres louables de Marie-Claude Gendron, en présence de l'auteur Alain Deneault, et Monumental-National de Jean-Philippe Luckhurst-Cartier.

Fidèle à ses formules mixtes, l'OFFTA nous fera voir également des figures plus connues, telles Clara Furey, les artistes visuels Chloë Lum & Yannick Desranleau et Marc Béland, dans des rôles moins habituels et en partageant la scène, OFFTA oblige, avec des artistes émergents. 

« Le critère principal de l'émergence à l'OFFTA est sept ans de pratique et moins. C'est un principe reconnu par les conseils des arts aussi, dit Vincent de Repentigny. Après cette période, les artistes commencent généralement un nouveau cycle dans leur carrière. »

« Ainsi, on a toujours de nouveaux artistes à l'OFFTA, ajoute Jasmine Catudal. Cette année, sur 25 spectacles, il s'agit, pour la grande majorité des artistes, d'une première fois au festival. »

AVENIR

Signe des temps, dans le programme de cette année, les disciplines artistiques ne sont plus indiquées. Les fusions entre les arts et l'hybridité font partie de l'ADN de l'OFFTA, souligne son collègue. 

« On aime faire se rencontrer les disciplines dans des programmes doubles, ajoute Mme Catudal. Le tout premier présentait Stéphane Crête et Frédérick Gravel. Les gens venaient surtout voir le premier, mais ils ont découvert le deuxième aussi. Donc, on fait du développement de public. »

Devant les besoins criants de la relève entre les écoles et les diffuseurs, l'OFFTA et LA SERRE ne comptent pas s'arrêter là. 

« Pour les artistes, croit Jasmine Catudal, c'est génial, l'international, mais on travaille avec des diffuseurs québécois aussi pour amener les spectacles ailleurs au Québec. Il faut retrouver les artistes émergents sur les scènes québécoises. »