Découvertes et classiques des mouvances électro, hip-hop et plus encore. Inclination pour les scènes françaises et québécoises. Ouverture sur d'autres territoires de création, à commencer par le britannique. Voilà qui, grosso modo, résume l'approche de MEG Montréal, festival de musique électronique en marche pour une 16e présentation.

Du jeudi 24 juillet au samedi 2 août, plus de 60 artistes d'ici et d'ailleurs se produiront au MEG: SAT, Divan orange, Sala Rossa, Belmont, place des Festivals, place de l'Homme (parc Jean-Drapeau), MEG Boat.

Xavier Habouzit, responsable de la production et de la programmation au MEG (acronyme de Montréal Électronique Groove), insiste d'abord sur la dimension découverte du festival.

«Nous continuons à faire ce que nous faisions auparavant, c'est-à-dire présenter ce qui se fait maintenant, et qui est sur le point d'exploser. Nous essayons de faire connaître des artistes de talent et repérés par un public à l'écoute de quelques experts actifs sur des blogues obscurs. Nous souhaitons toujours identifier les futurs grands de demain.»

«L'an dernier, nous avions programmé Shlohmo, dont la carrière internationale a pris son envol depuis, poursuit le responsable de la programmation du MEG. Nos têtes d'affiche sont donc du domaine de la découverte à proprement parler.»

Le MEG Montréal soigne également sa programmation locale. «Fraîchement débarqué au Québec, je me considère encore comme un étranger, ce qui me permet de jeter un regard extérieur, juge Xavier Habouzit. Je vois à Montréal un foisonnement, une qualité artistique vraiment incroyable. J'identifie beaucoup de projets intéressants, que ce soit en hip-hop ou en électro pure, en pop électro, en rock électro. C'est un vrai plaisir de travailler avec la scène d'ici.»

La touche française

D'année en année, les découvertes internationales ou artistes consacrés que présente MEG Montréal sont majoritairement français. En fait, c'est ce qui distingue ce festival des autres se consacrant à la chose électro - surtout Elektra/Mutek (EM15 cette année), mais aussi Île Soniq, Akousma ou encore les volets électros de Suoni Per Il Popolo et du FIMAV dans les Bois-Francs.

Pourquoi cette priorité?

«Fin des années 90, rappelle Habouzit, il se passait pas mal de choses en électro française, des artistes comme Daft Punk avaient attiré l'attention à l'échelle internationale. Par la suite, la scène s'est un peu cherchée. Plus récemment, on voit un retour en force de la création avec des labels comme Bromance (Brodinski), Roche Musique (San Pellegrino); il y a actuellement un vrai bouillonnement en France.

«Un des objectifs du MEG depuis ses débuts, souligne en outre le programmateur, était de construire un pont entre Paris et Montréal. La présence française au MEG vient aussi du fait que Mustapha Terki [fondateur et grand patron du MEG] et moi sommes français; les musiques électroniques et les artistes émergents de France, on connaît. C'est quand même l'ossature de notre programmation. Alors nous gardons cette idée sans en faire une fixation.»

Info: www.megmontreal.com

Les choix du programmeur Xavier Habouzit

> The Driver



«Surtout connu sous le pseudo Manu Le Malin, Emmanuel Dauchez se produira au MEG sous un autre pseudo: The Driver. En France, c'était le nom que les médias mettaient sur la culture rave dans les années 90. Il demeure un incontournable. Il continue à travailler avec des gens qui montent dans la techno française, comme Electric Rescue, et il peut se trouver auprès de musiciens d'expérience comme Laurent Garnier. Et lorsqu'il devient The Driver, il préfère la techno pure à la techno hardcore.»

24 juillet, Belmont

> Foxtrott et Mozart's Sister



«Les deux éléments de ce programme s'équivalent et vont très bien ensemble. Caila Thompson Hannant, alias Mozart's Sister, sort son premier album début août. Grimes a déjà dit qu'elle s'en était beaucoup inspirée. Projet de MH Delorme, Foxtrott combine l'électro, le chant et l'usage du cor. C'est fou comme idée, mais ça sort étonnamment bien. Le style? De manière générale, on peut dire qu'il s'agit d'une pop électronique. À la Sala Rossa, Foxtrott réunira quatre musiciens, dont deux percussionnistes.»

25 juillet, Sala Rossa

PHOTO FOURNIE PAR LE MEG

Mozart's Sister

> Rustie



«Rustie est une signature Warp. Quand il y a une sortie chez Warp, on écoute! Nous avons connu Rustie en 2011 avec l'album Glass Swords qui puisait dans différents sous-genres: hip-hop post-dubstep, techno, house, trance, bass music. Il provient de Glasgow, ville écossaise dont la scène électro est en pleine effervescence. Rustie a travaillé à plusieurs productions depuis 2011, dont certaines avec des artistes de renom comme Danny Brown.»

26 juillet, Belmont

>Danger



«Franck Rivoire (de son vrai nom) se produit caché derrière un masque noir aux yeux lumineux... et ses shows sont super beaux! Son personnage sort d'un univers de jeux vidéo vintage. Danger s'est échappé de ce monde; sa musique évoque les bandes originales de ces jeux vidéo, mais aussi des musiques de film. Récemment, il a invité ses fans à utiliser sa musique pour la caler dans le film de leur choix. Danger, c'est larger than life, comme on dit en bon français!»

1er août, Belmont

> Acid Arab



«Un de nos coups de coeur. Guido Minisky et Hervé Carvalho intègrent à leur techno et à leur acid house des musiques nord-africaines, berbères, arabes, libanaises ou turques. Les professionnels de la musique et les connaisseurs savent que ce tandem a quelque chose de très particulier. Le Québécois Tiga en a d'ailleurs fait un remix. Sous contrat chez Versatile Records, Acid Arab a lancé le maxi EP01 en avril 2013, suivi de l'album Acid Arab Collections en juin dernier.»

2 août, MEG Boat

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

Rustie