Sans une intervention structurante de Québec et d'Ottawa, la situation financière des événements majeurs internationaux va continuer de se détériorer, ce qui pourrait entrainer la disparition de certains d'entre eux, à court ou moyen terme.

L'avertissement est lancé par Martin Roy, président-directeur général du RÉMI, le Regroupement des événements majeurs internationaux, alors que se termine la saison estivale.

Selon M. Roy, les prochains mois seront cruciaux.

D'abord, à Québec, le résultat de la révision du modèle d'affaires et de la gouvernance en tourisme sera connu à la fin octobre. Après deux années d'application d'une forme de moratoire au Programme d'aide financière aux festivals et événements touristiques, de même que d'une diminution de son enveloppe d'environ 15%, le RÉMI espère que la ministre Dominique Vien placera le «produit touristique» au coeur de ses décisions. Le RÉMI souhaite entre autres que la stratégie de mise en valeur du tourisme culturel et événementiel soit assortie de fonds.

À Ottawa, Martin Roy souligne que les élections fédérales offrent l'occasion de parler de tourisme et de réclamer un vaste plan - qui inclurait la mise en place d'un programme dédié aux événements - ayant pour objectif de ramener le Canada au top 10 des destinations internationales, lui qui a chuté de la 8e à la 18e place durant la dernière décennie.

M. Roy rappelle qu'en quelques années, le financement public des événements majeurs internationaux est passé de 24% à 16% du montage financier, ce qui ne s'est pas fait pas sans heurts.

Il note qu'en 2013, les membres du RÉMI ont enregistré un déficit moyen de 1,1%. De nouvelles données montrent qu'ils sont restés dans le rouge en 2014 et qu'ils pourraient s'y trouver une fois de plus cette année.

Martin Roy craint que certains événements disparaissent, comme ce fut le cas cette année pour Divers/Cité, qui a fait faillite après plus de 20 ans d'existence. Il ajoute que le Carnaval de Québec, dont le déficit a fait les manchettes, est notamment en situation critique.

Pour ajouter aux difficultés, en juillet, en pleine saison, le RÉMI apprenait que des compressions à la SODEC de 6% à 12% affecteraient prochainement plusieurs membres.

Une étude a évalué les retombées économiques des membres du RÉMI en 2013 à 362 millions $. Martin Roy affirme que les gouvernements sont allés chercher en taxes et impôts deux fois et demie leur mise.