Avec pour invités des artistes renommés tels la chanteuse algérienne Cheba Zahouania et l'oudiste irakien Naseer Shamma, le 14e Festival du monde arabe (FMA) de Montréal se déclinera sur le thème «Tribales» dans un contexte mondial qui se passe de présentation. Plurielle, audacieuse, s'inscrivant en faux contre toute crispation identitaire, ouverte malgré les fractures sociétales qui en menacent l'émancipation, la culture telle que préconisée au FMA continue de tracer ses sentiers, réunir ses tribus autour de l'oeuvre.

«Dans son acception commune, le tribalisme [fait référence] à une réalité dépassée. Pourtant, il continue à opérer à l'insu de nous tous, faisant appel aux solidarités religieuses, rituelles, spirituelles ou politiques... S'inspirant du modèle tribal, les artistes de cette 14e édition détournent les rituels et les transcendent», peut-on lire dans le volet éditorial de la programmation, échelonnée du 25 octobre au 9 novembre prochains, et dévoilée hier

En voici quelques exemples probants.

Tribales est une création du FMA, se nourrit des traditions bédouines, arabes ou berbères, des traversées nubiennes du désert et des «inspirations tribales contemporaines». On y réunira le groupe algérien El Ferda, la chanteuse égyptienne Donia Massoud, le chanteur tunisien Abderrahmen Chikhaoui et la chorégraphe Kim Girouard.

Yamal El Sham est un hommage aux peuples du Printemps arabe. Y participeront le grand maître de l'oud irakien Naseer Shamma et son collègue libanais Nadir Dendoune, auxquels se joindra la chanteuse syro-arménienne Lena Chamamyan. L'ensemble québécois OktoEcho en assurera l'accompagnement faste et les arrangements.

Oudistique est une rencontre autour de l'oud, fameux luth oriental et instrument central de la musique classique arabe. Ce sommet de l'oud sera orchestré par l'école de musique Mohamed Masmoudi, et mettra en relief les virtuoses Omar Lazrak, Khalil Moqadem, Hassan El Hadi, Elias Youssef, Joseph Khoury.

On pourra en outre se frotter au raï de la chanteuse cheba Zahouania, pionnière du genre à la grande époque des années 80, héritière spirituelle de la mythique Cheikha Rimitti. On pourra se faire aller sur le balkan beat de la formation allemande Äl Jawala, aussi traversée par le funk, l'électro, le ska et le reggae.

Se replonger dans les traditions méditerranéennes de la formation montréalaise Constantinople et son invité spécial, le maître oudiste Charbel Rouhana. Découvrir l'orchestre algérien de musique andalouse El Djazira. Le chant lyrique de Fairouz Oudjida, mezzo-soprano du désert. La musique transarabique du Trio Basma. Le qawwali de l'Ontarienne Azalea Ray, croisement entre le répertoire classique indo-pakistanais et des sonorités électro-contemporaines.

Concerts intimes

On ne compte pas la flopée de concerts plus intimes présentés à L'Escalier et à l'Espace Georges-Émile-Lapalme, le volet de films arabes présentés au Cinéma du Parc, le Salon de la culture disséminé dans moult lieux propices à l'échange et au débat, le volet pour un jeune public désireux de s'initier aux calligraphies et aux percussions du monde oriental.

> Pour de plus amples renseignements, les horaires et les lieux des événements: www.festivalarabe.com

Cheba Zahouania