Si vous connaissez le format néerlandais The Traitors, vous risquez de soupirer et de bâiller plusieurs fois pendant le premier épisode de la téléréalité Les traîtres, que Noovo présente lundi à 20 h.

C’est looong (90 minutes) et on s’enfarge beaucoup dans les règlements, que l’animatrice Karine Vanasse explique et réexplique à l’endroit et à l’envers, c’est un passage obligé pour la mise en orbite d’une nouvelle émission, pas le choix.

Si vous ne connaissez pas du tout The Traitors, vous risquez quand même d’être perdus et confus devant cette avalanche de règles, qui ont l’air très complexes, mais qui deviennent limpides au fil de la saison.

Bref, ce premier épisode, confus et dénué de suspense, ne convainc pas à 100 %. En plus, après 1 h 30 min de visionnement, personne n’est éliminé de ce jeu-réalité calqué sur le classique Loups-Garous, c’est vraiment frustrant. Aussi, une concurrente agitée et agressive aspire toute l’attention et fait dévier les conversations sur des enjeux stupides comme ses maudites lunettes fumées. Sortez-la d’ici, ça presse.

C’est dommage, car Les traîtres trouve son rythme à la fin du deuxième épisode, qui propulse l’intrigue dans une direction franchement plus palpitante. Mais y aura-t-il encore des irréductibles à l’écoute ?

Dans Les traîtres, qui s’étalera sur dix semaines, la baronne Karine Vanasse, qui porte tenues flamboyantes et coiffures extravagantes, accueille 20 invités dans son somptueux manoir pour une partie télévisée de meurtres et mystères. Parmi ces 20 candidats, qui ne se connaissent pas, la maîtresse de cérémonie en choisira secrètement 3, qui deviendront les fameux traîtres du titre de la téléréalité.

PHOTO FOURNIE PAR NOOVO

Karine Vanasse est l’animatrice de l’émission Les traîtres.

Seuls les traîtres savent qu’ils sont des traîtres et les 17 autres joueurs, que l’on appelle les fidèles, tenteront de les démasquer.

Dans cette ambiance « full Agatha Christie », il faudra agir vite, car les traîtres se réunissent tous les soirs pour zigouiller un des fidèles, sans possibilité de résurrection. Bonsoir ! Le but du jeu consiste à survivre le plus longtemps possible pour obtenir la cagnotte pouvant gonfler jusqu’à 100 000 $, selon le succès des joueurs dans différentes épreuves physiques et mentales.

Contrairement à Big Brother Célébrités et à Sortez-moi d’ici !, Les traîtres a recruté ses participants dans le « grand public » et non dans le bottin de l’Union des artistes (UDA). Mais plusieurs d’entre eux possèdent déjà une certaine notoriété. Comme le plongeur et espoir olympique Cédric Fofana, l’ancien agent secret Michel Juneau-Katsuya, l’ex-sergent-détective du SPVM et auteur Philippe Paul, la criminaliste Vicky Powell et la championne de poker Isabelle « No Mercy » Mercier.

Réunie au manoir Rouville-Campbell, à Mont-Saint-Hilaire, la distribution comprend également une médium (Giuliana, dite la Fée de l’Ouest), un pompier (Adains), un courtier immobilier (Étienne), une fonctionnaire fédérale (Chelsea), un recherchiste en télé (Maxence), un neuropsychologue (Mathieu), deux pilotes d’avion (Axel et Meriem) ainsi qu’une ex-douanière (Ismaëlle).

J’ai raffolé de la deuxième saison de The Traitors, offerte sur Crave, qui met en vedette 20 anciens candidats de téléréalité (Big Brother, Survivor, etc.). Ces gens savent jouer, manipuler et manigancer. En comparaison, les joueurs amateurs des Traîtres de Noovo ont moins l’air à leur affaire, disons.

À la barre des Traîtres, Karine Vanasse pourrait exagérer davantage son personnage de châtelaine qui tire les ficelles de cette expérience cruelle et mortelle. Dans la version américaine, l’acteur et animateur Alan Cummings incarne un délicieux vilain machiavélique qui adopte un accent écossais à couper au couteau, qui ponctue ses phrases de pauses dramatiques et dont les costumes rivalisent avec ceux de Marie-Mai à Big Brother. Il est formidable.

Les traîtres gagnerait à s’inspirer de The Traitors, qui déboule plus vite et qui assume à 100 % son côté kitsch et flamboyant.

De la téléréalité copieuse

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Danick Martineau, le grand gagnant de Big Brother Célébrités

La victoire de Danick Martineau à Big Brother Célébrités dimanche soir se dessinait clairement depuis trois semaines. En résumé : le jeune humoriste de 25 ans remportait presque tous les challenges et défis, ne laissant que miettes et croûtes de pizza Salvatoré à ses colocataires.

Son dernier geste d’éliminer son allié et plus grand rival, Charles Hamelin, la moitié du duo Batman et Robin, a bien failli se retourner contre lui. Trois jurés sur sept (Daniel Savoie, Joëlle Paré-Beaulieu et Frédérique Turgeon) lui ont préféré la youtubeuse Gabrielle Marion, probablement la candidate la moins redoutable du quatuor final.

Lors du couronnement, le vote émotif (contre quelqu’un) pèse aussi lourd que le vote rationnel (pour quelqu’un). En enfermant ses émotions dans une chaudière de slop, Danick Martineau a froissé et manipulé plusieurs de ses camarades, qui l’ont mal digéré.

Pour la grande finale, Danick Martineau avait estimé (avec justesse, finalement) que ses chances de triompher étaient plus grandes aux côtés d’une joueuse flotteuse comme Gabrielle Marion qu’avec un compétiteur féroce comme Charles Hamelin.

Dans le dernier revirement de cette quatrième saison palpitante, c’est le vote de Batman (Charles Hamelin) pour son Robin (Danick Martineau) qui lui a permis de gagner la cagnotte. Très noble et gentleman de la part de Charles, vraiment.

Cette saison foisonnante de téléréalité se poursuit avec Survivor Québec sur Noovo, dont les premiers épisodes ont dégagé une énergie de compétition très brute. Pendant l’épreuve de récompense de lundi soir, la mère de Sansdrick Lavoie, la retraitée Caroline, 59 ans, a pété un câble et crié à sa compétitrice Florence : « Tu l’auras pas, ma crisse. » C’est rare que des participants s’insultent et s’invectivent à Survivor Québec.

Dans cette même épreuve où les joyeux naufragés se disputaient une bouée de sauvetage, le retraité André, 65 ans, a fait un doigt d’honneur à Nabil après avoir perdu le combat et subi une clé de bras. Qui sera le premier concurrent à décocher un « OK boomer » à Caroline ou à André ?