Un concours de décoration de sapins de Noël auquel participent, avec frénésie et vivacité, tous les habitants du village ? Oui, évidemment.

Une collecte de jouets au bar de Jack pour les enfants oubliés ou défavorisés ? Absolument.

Un spectacle des Fêtes à la salle communautaire à la Love Actually, théâtre de tous les quiproquos ? Inévitable.

Des tuques en gros lainage, d’enveloppants pulls vert et rouge, des pyjamas de Noël amusants, qui portent encore les plis du magasin ? Mais bien sûr.

Des tasses de chocolat chaud garnies de guimauves, des regards gênés sous le gui et des cadeaux complètement inattendus glissés sous le sapin ? Oui, je le veux.

Noël se fête à Virgin River exactement comme vous vous l’imaginez : dans un univers douillet de film Hallmark, avec une trame sonore « folk pop acoustique » saupoudrée d’apparitions musicales de Michael Bublé et de Norah Jones.

Les deux épisodes de Noël de Virgin River, en ligne depuis jeudi sur Netflix, « livrent la marchandise » espérée et demandée au beau bonhomme barbu. C’est doux, réconfortant et chaleureux. Et ça donne le goût d’acheter de façon compulsive des vêtements de plein air BCBG chez L. L. Bean.

Oui, il neigera sur ce village de carte postale au moment opportun. Oui, la patinoire boboche du marché de Noël de Virgin River, grande comme une table à pique-nique, accueillera des moments à la fois tendres et maladroits. C’est un classique, il y a toujours un personnage gaffeur qui ne sait pas patiner, qui s’enfarge et, ouf ! qui est rattrapé par son partenaire, alors que leurs regards intenses se croisent et se disent ce que vous souhaitez qu’ils se disent depuis deux heures.

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Noël se fête à Virgin River exactement comme vous vous l’imaginez : dans un univers douillet de film Hallmark, avec une trame sonore « folk pop acoustique » saupoudrée d’apparitions musicales de Michael Bublé et de Norah Jones.

Cette deuxième partie de la cinquième saison de Virgin River reprend peu de temps après la fin du 10épisode. Dans une orgie de guirlandes de sapinage et de feux de foyer crépitants, nos héros (et fiancés) Jack et Mel s’apprêtent à réunir leurs familles respectives à Virgin River pour fêter un Noël de type « décor rococo de publicité de Holt Renfrew, mais rustico-chic ».

Évidemment, Jack coupe son propre sapin en forêt, peut-il en être autrement étant donné qu’il porte des chemises à carreaux ? Sage-femme dévouée, infirmière diplômée et maintenant détective privée, Mel ne prend jamais de congé : Charmaine, qui est enceinte depuis cinq saisons, s’apprête (enfin) à accoucher de ses jumeaux, qui ne sont pas de Jack, mais du vilain Calvin.

Et pourquoi la rousse et pimpante Mel enquête-t-elle ? Elle a découvert que sa mère (décédée), résidante de Los Angeles, a entretenu il y a 37 ans une liaison sulfureuse avec un homme de Virgin River, un correspondant mystérieux qui serait le père biologique de Mel. Pardon. Les deux tourtereaux s’écrivaient des cartes postales, que Mel a lues en buvant du thé à la menthe dans une grosse tasse. Les seuls indices que la belle Mel possède ? Une boîte postale à Virgin River et un surnom, Champ.

Dieu merci, c’est la mairesse actuelle, l’infatigable Hope McCrea, qui a fondé le bureau de poste du village du nord de la Californie et elle nourrira l’enquête de Mel, qui la conduira jusqu’au village voisin de Clear River !

Au resto-bar de Jack, l’ancêtre de La Belle et la Bœuf, version côte Ouest, Preacher file le parfait amour avec Kaia, la pompière qui aide des femmes à accoucher en Zoom pendant que des incendies de forêt bouffent le décor enchanteur. Mais des nuages (métaphoriques) et un cadavre (bien réel) refroidiront Preacher et Kaia encore plus que le bain en eau glacée qu’ils prennent avec des sourires de tueurs en série.

Au sujet du climat « hivernal » de Virgin River, vous remarquerez que les personnages font de la buée quand ça adonne au gars des effets spéciaux. Donc, pas souvent. Et tout le monde porte son parka déboutonné, tel un ado de 14 ans, en souliers de course, qui attend l’autobus à -35 degrés.

Les couples de Mike et Brie (sans canneberge, LOL) et Brady et Lark subiront aussi des épreuves qui, à Virgin River, se traduisent par un lait de poule trop sucré ou une lumière qui refuse de clignoter, maudite marde.

Rendu ici dans le texte, vous soupirez sûrement : mais c’est donc bien trop sucré et exagéré, appelez les secours ! Pas du tout. C’est délicieux dans tout son miel scénaristique.

C’est ça, Virgin River, des anciens acteurs de soap à la mâchoire carrée et des actrices à la coiffure impeccable qui vivent dans une boule en verre que l’on secoue pour activer un tourbillon de flocons.

Nous sommes rendus au mois de décembre et c’est enfin légal et permis d’écouter de la musique et des films de Noël, alors pourquoi pas ? Par contre, les #$%&@ de lutins coquins, vous pouvez les sacrer aux vidanges, merci.

Je lévite

Avec La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot

Un des romans québécois les plus percutants de l’automne, voire de l’année. C’est un livre très dur, avec un souffle incroyable, qui se déroule à Dawson City, au Yukon, où aboutissent deux meilleurs amis de Montréal, Tom et Sasha. Les deux vingtenaires s’y bâtissent une communauté de punks/vagabonds comme eux, qui habitent des cabanes mal chauffées, qui se droguent, boivent de l’alcool de contrebande et jouent de la musique, entre deux jobines au resto ou comme guide à la mine d’or. Le conte de fées bohème de Sasha, l’alter ego de l’auteure Emmanuelle Pierrot, vire au cauchemar quand la communauté de Dawson se retourne contre elle. Et ça fesse fort. Et ce n’est plus le Klondike.

Je l’évite

Les tatouages à Si on s’aimait

Il faut protéger les candidats d’eux-mêmes et bannir cette fâcheuse manie qu’ils ont de se faire tatouer des évènements significatifs de leur aventure téléréelle à TVA. Ces dessins à l’encre ne vieilliront pas bien, les amis, pas besoin d’une séance avec Louise Sigouin pour le comprendre. Pensez-vous que Sam rêvera à son amie Mélody en regardant sa montagne d’inspiration des Rocheuses sur son haut de cuisse ? Qu’adviendra-t-il de la volée de cinq outardes de Marie-Josée si jamais elle se sépare de Julien ? Des regrets inscrits sous la peau, ça fait toujours mal.