Bro ! Nos amigos et amigas de L’île de l’amour vivent-ils toujours leur « best life » depuis notre dernière saucette avec eux, au royaume du tatouage en chiffres romains ?

I guess qu’ils ont eu un « gros talk » après les épisodes de lundi et mardi soir, où des torrents de larmes ont strié leurs visages orangés et burinés par le soleil des Caraïbes. C’était quasiment du Jackson Pollock qui se dessinait, « live là », dans nos écrans, alors qu’une reprise dépouillée de la pièce Titanium de Sia et David Guetta alourdissait un des moments les plus intenses de l’histoire de cette téléréalité Cupidon, dixit l’animateur Olivier Dion.

Quand la peinture expressionniste rencontre la musique classique, c’est un très bon « vibe ». Pas besoin de visiter un musée (un quoi ?) pour se cultiver. Sans surprise, la culture dans cette émission de TVA, c’est celle du bronzage et des muscles.

Cédric, opérateur en pâtes et papiers de 28 ans, en a fait l’éclatante démonstration lundi soir. Alors que ses camarades pleuraient le départ de deux insulaires, comme s’ils avaient été emportés par le typhus, Cédric a demandé une petite pompe rapide au moustachu Kevin (entraîneur #1), question de gonfler ses bras.

« Cédric avait une photo à prendre et il fallait que son chandail soit tight », a constaté Raphaël, 23 ans, consterné par le manque d’empathie de Cédric, un gars pourtant « insane », selon Bianka.

Mettons ça sur le dos de l’émotion qui était à son paroxysme, comme l’a répété plusieurs fois Olivier Dion, qui a dû suer abondamment dans son costume de Colonel Moutarde, dans la villa, avec le tuyau de plomb.

Lundi soir, Kim (esthéticienne #1) et le barman Édouard ont été renvoyés à la maison, car plus personne n’était « down » pour eux. De toute façon, Édouard aurait « legit aimé ça partir » avant et n’aurait pas fait un « dogfight » pour rester.

Et on se souviendra des paroles prémonitoires d’Hugo, le faux surfeur de 26 ans, à propos de Kim : « une menteuse, c’est pas chill ». Travailleur de la construction, Hugo aime « dropper des bombes » dans le chantier miné qu’est la terrasse des mises au point.

La blonde Kim, dont le love « language était physical », comme Olivia Newton-John, a été une usine à citations tarabiscotées cette saison. Bianka lui a d’ailleurs souvent « fait des calls » parce qu’elle était « fucking jalouse » d’elle. Mais Kim, 21 ans, devait partir du jeu, car elle était incapable de donner « ce qu’il deserve » à son homme.

Édouard, maintenant. Le triangle amoureux entre lui, Bianka et Cédric a enfin été défait, après un gros « step back » de Bianka, 22 ans.

Mêlée comme un jeu de cartes, Bianka a longtemps hésité avant de repousser Édouard. « Je l’adore dans tout son ensemble, mais il faut que l’ensemble soit là », a philosophé Bianka à propos de son premier coup de foudre à Las Terrenas.

Ce à quoi Édouard a répondu : « ton en dedans de toi », c’est le plus important. Cette nuit-là, Bianka et Édouard ont dormi « side by side », même si Édouard est « tellement into Bianka », genre.

Depuis « day one », notre clairvoyant Hugo (encore lui !) avait flairé le flirt entre Bianka et Cédric : « ç’a l’air de match, ces deux-là », a-t-il résumé en peu de mots, peut-il en être autrement.

En plus des portes ouvertes ou fermées, il y a un nouveau mot surutilisé ce printemps à L’île de l’amour : valide. Les célibataires se valident entre eux encore plus qu’une machine de Loto-Québec. C’est super valide ce que tu vis, ta réaction est 100 % valide, je voudrais valider deux ou trois trucs avec toi.

J’ai rarement vu autant de vingtenaires filtrer l’expérience des autres à travers leur propre tamis. Affirmation : tu m’as blessée grave en choisissant Destiny (esthéticienne #2) pour aller « en date ». Réponse : c’est vraiment valide comme sentiment. Difficile de réfuter cet argument béton, qui invaliderait les sentiments du concurrent le plus « overwhelmed » de la République dominicaine.

Aussi, en plus du franglais standard, il faut parler en mots tronqués à L’île de l’amour. Bianka devient Bi, Lorie (esthéticienne #3) devient Lo, Destiny devient Dess et Léonie (entraîneuse #2) devient Lé. Répétez après moi : Bi, Lo, Lé, Dess. On dirait une chanson de Club Med, Bi, Lo, Lé, Dess, donne-moi ton cœur, donne-le-moi.

Mardi soir, la deuxième double élimination, celle de Léonie et Dan (entraîneur #3), a achevé le moral des candidats, qui avaient de l’air de jouer dans la plus intense des telenovelas mexicaines.

« Ça l’a été vraiment un choix difficile », a annoncé Hugo sur le ton mélodramatique de celui qui doit décider s’il donne les organes de sa copine dans le coma depuis six mois.

Au moins, ces rebondissements, qui déboulent du lundi au jeudi à 21 h sur les ondes de TVA (moyenne : 255 000 téléspectateurs), permettent à nos amis de préciser leurs états d’âme. Comme Kevin, 24 ans, qui apprend à s’ouvrir devant sa douce Enya, 23 ans.

« Je m’avais mis full vulnérable », a confié le sensible Kevin à ses boys de gym après une conversation à cœur ouvert avec sa dulcinée.

Un point pour l’ouverture de Kevin, zéro pour sa conjugaison.