Comme Obélix dans la potion magique, ils sont tous tombés dans la marmite de sauce, nos braves candidats de la 12e saison de la craquante et angoissante téléréalité Les chefs ! de Radio-Canada.

Sauce maltaise, sauce Robert, sauce mousseline ou sauce gastrique (quel nom peu ragoûtant), ils en versent généreusement dans leurs assiettes creuses et en nappent leurs pièces de viande au grand plaisir du juge Jean-Luc Boulay, qui en raffole autant que du beurre et d’un assaisonnement vigoureux.

La sauce, c’est l’ADN de la cuisine française, insiste le sympathique Jean-Luc Boulay. Et après 12 ans à le marteler en ondes, son message s’imprime enfin dans le cortex des apprentis, merci.

Autre tendance culinaire forte de la cuvée des Chefs ! de 2023 : la poudre. Hé ho, pas la poudre blanche qui se vend en sachet colombien, mais bien la poudre noire, que l’on obtient en broyant des aliments carbonisés.

Comme le compressé qui a supplanté l’écrasé, la poudre noire devient l’espuma de cette édition. Prenez des notes pour vos soupers d’amis : tout ce qui brûle ou calcine se dépose maintenant sur le plat principal plutôt qu’au fond de la poubelle. Cette tendance aux choses qui crament me ravit.

Le pickle effectue aussi une remontée fulgurante. Pas le vulgaire cornichon emprisonné dans un pot de vinaigre et d’aneth, vraiment pas. On parle ici de pickles raffinés, de pickles de carottes ou de pickles de pommes de terre, c’est super chic avec une macreuse de bœuf.

En action dans vos télévisions, vous verrez ces 13 nouvelles toques – sur la poudre et sur la sauce, quel combo stimulant – le lundi 10 avril à 20 h. La brigade se compose de trois femmes et dix hommes, dont l’âge oscille entre 24 et 36 ans. Sans ne rien divulgâcher, sachez que les trois cheffes n’accrochent pas leur veste en premier, même qu’elles s’inscrivent très haut dans le palmarès.

Il y a des classiques qui ne se démodent jamais aux Chefs ! : les avant-bras tatoués, le petit gant noir de protection, le Thermomix qui ronronne sur le comptoir, la cuisson sous vide et le premier défi qui consiste toujours à s’attaquer à une recette traditionnelle. Après le pot-en-pot et le bœuf Wellington, place au poulet à la Kyiv, un suprême de volaille farci d’un beurre aux herbes, que l’on panera par la suite.

Nos quatre juges au fin palais, soit Normand Laprise, Pasquale Vari, Jean-Luc Boulay et Isabelle Deschamps Plante, ne mâchent pas leurs mots pour qualifier les créations des 13 compétiteurs : chair de poulet sèche, sauce qui goûte l’eau, manque d’amour et de raffinement, plat grossier et confus, certains candidats frôlent la catastrophe et aboutissent au duel, l’élément le plus stressant de l’émission.

Le deuxième épisode ne relâche pas la pression et divise l’escouade en six équipes pour une épreuve de protéines qui implique a) un vol de crevettes à des adversaires et b) six frigos colorés aux contenus variables. Le duel renferme des larmes, de la crème fouettée et une très grosse surprise.

À titre de mentore, Colombe St-Pierre demeure aussi attachante, pertinente et bienveillante. Elle insuffle du dynamisme et autant de rigolade que d’expertise dans l’atelier. Et oui, Colombe St-Pierre ramène ses célèbres proverbes, qu’elle dédicace après chacune des éliminations.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION LES CHEFS !

Élyse Marquis

À l’animation, Élyse Marquis pose les questions que les téléspectateurs se posent dans leur salon. Les deux épisodes que j’ai vus lundi matin sont rythmés, solides et leur menu reste copieux sans se répéter.

Maintenant, c’est difficile de prédire qui enfilera la toque dorée au dixième et dernier épisode des Chefs !. L’aspirante la plus expérimentée, Élodie Larivière, 36 ans, de North Hatley, ressort du lot, tout comme Valeria Gonzalez Rodriguez, 30 ans, et Ronan Ulliac, 28 ans.

Au rayon des microdétails, trois concurrents portent la toque de cheveux à la Jay Du Temple, époque OD Bali en 2017. Les modes vestimentaires et culinaires suivent des cycles. Le foin d’odeur, grande vedette de l’an passé, reviendra-t-il parfumer les défis les plus exquis ?

Départ correct pour Survivor Québec

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION SURVIVOR QUÉBEC

Participants de Survivor Québec

Le premier épisode de 90 minutes de Survivor Québec, relayé dimanche soir par la chaîne Noovo, a captivé 519 000 amateurs de téléréalité d’aventure. C’est un score correct, sans être extraordinaire.

À titre de comparaison, la finale de Big Brother Célébrités, qui a couronné la drag queen Mona de Grenoble, a rallié 653 000 personnes entre 18 h 30 et 20 h.

L’autre émission de jungle et de bibittes, Sortez-moi d’ici ! à TVA, a conservé sa première place au palmarès avec ses 1 330 000 accros. La demi-finale de La voix s’est approchée de la tête avec 1 277 000 téléspectateurs à l’écoute. À Radio-Canada, Tout le monde en parle a été vu par 758 000 fidèles, contre 617 000 qui ont opté pour La vraie nature.

Plusieurs lecteurs râlent depuis l’arrivée des directs de La voix que leur enregistreur numérique rogne environ 10 minutes de La vraie nature tous les dimanches. Pour éviter cet inconvénient, il suffit de programmer l’enregistrement de l’émission suivante (le TVA Nouvelles) ou d’ajouter un jeu d’une vingtaine de minutes à La vraie nature. Comme ça, vous ne raterez plus la séance de signature de la photo du cadre !