Pour sa 7édition, la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA 2024) expose les travaux de près de 60 artistes des Premières Nations dans 8 lieux qui se déploient à Montréal, Drummondville, Sherbrooke et Saint-Hyacinthe, et ce, de mars à septembre.

C’est autour du thème Récits de la création du monde que quatre commissaires ont été invités pour l’occasion. Venant de différents coins du Canada, ils ont été choisis pour explorer le thème à partir des quatre points cardinaux.

Lori Beavis représente le Centre et le Sud, Emma Hassencahl-Perley se concentre sur l’Est. Pour Jake Kimble, il s’agit de couvrir l’Ouest et pour Teresa Vander Meer-Chassé, le Nord. Ces spécialistes ont travaillé en collaboration entre eux et de manière complémentaire, selon leurs expériences et expertises. Le public pourra découvrir entre autres, parmi les productions, de nombreuses créations originales d’artistes autochtones émergents et établis ayant usé de médiums variés, soit de l’installation et de la performance aux formes pluridisciplinaires.

Par la thématique, la BACA revisite les mythes fondateurs des peuples autochtones et les histoires qui se sont perpétuées de génération en génération, notamment celles liées à l’île de la Tortue, territoire spirituel et nourricier.

Pour chaque endroit, l’exposition se définit autour d’un sous-thème afin de cerner et d’orienter davantage les grandes idées et questionnements.

Parmi les artistes choisis, le public découvrira les noms suivants : Lisa Aubin, Eruoma Awashish, Michael Belmore, Jordan Bennet, Hannah Claus, Lianne Charlie, Renée Condo, Heather Dickson, Jay Havens, Cora Kavyaktok, Uumati Kisoun-Inuarak, Megan Musseau, Lisa Myers, Nathasha, Shane Perley-Dutcher, Melissa Peter-Paul et Jobena Petonoquot.

« C’est un évènement d’envergure ! », souligne Michael Patten, directeur général et président du conseil d’administration de la Biennale d’art contemporain autochtone. Celle-ci est devenue une référence pour la diffusion des artistes autochtones. « Si les lieux veulent présenter des artistes autochtones, ils nous contactent », précise-t-il.

  • Œuvre de Heather Shillinglaw

    PHOTO FOURNIE PAR LE DRAC

    Œuvre de Heather Shillinglaw

  • Œuvre de Nicolas Renaud

    PHOTO FOURNIE PAR LE DRAC

    Œuvre de Nicolas Renaud

  • Œuvre de Calvin Morberg

    PHOTO FOURNIE PAR LE DRAC

    Œuvre de Calvin Morberg

  • Œuvre de Krystle Silverfox

    PHOTO FOURNIE PAR LE DRAC

    Œuvre de Krystle Silverfox

1/4
  •  
  •  
  •  
  •  

D’abord, direction Drummondville

Si l’évènement prend de plus en plus ses aises à l’extérieur de Montréal, surtout depuis les deux dernières éditions, c’est au centre d’art DRAC, situé à Drummondville, qu’il débute officiellement samedi. Pour l’organisme qui reçoit l’évènement pour la toute première fois, le projet est majeur et correspond bien à sa mission. Le fait de diffuser des œuvres d’artistes autochtones sur les territoires ancestraux et, dans le cas de DRAC, abénakis, « ça prend tout son sens » pour la directrice du centre, Catherine Lafranchise.

Ce n’est pas la première fois que DRAC présente le travail d’artistes autochtones, mais cette fois-ci, l’éventail est plus large : il accueille des créateurs de partout au Canada. Il s’agit de Rudi Aker, Michael Belmore, Calvin Morberg, Nicolas Renaud, Heather Shillinglaw, Jason Sikoak et Krystle Silverfox. À travers le perlage, la vidéo, la peinture, la sculpture et l’utilisation de la peau de phoque, des histoires sont racontées par l’entremise d’expériences vécues, des relations et du rapport à l’environnement naturel.

Le centre collabore avec W8banaki, anciennement le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki inc., regroupant les communautés abénakises d’Odanak et de Wôlinak. Il espère ainsi attiser la curiosité et susciter la découverte des artistes, des enjeux et des pratiques autochtones auprès du public. Outre la cérémonie d’ouverture qui aura lieu ce samedi 23 mars, dans laquelle Nicole O’Bomsawin interviendra, DRAC offrira des ateliers de perlage et d’argile pour les familles pendant la durée de l’exposition.

« Nous sommes plus présents sur le territoire et sommes capables de faire partager davantage notre travail. Cela va permettre de construire un réseau et de développer les publics », explique Michael Patten, enthousiasmé par la visibilité de son évènement en région. En somme, des ponts se créent avec les communautés autochtones grâce à cette biennale. Pour Catherine Lafranchise, « la culture demande une écoute et ça s’y prête bien dans ce contexte-ci ».

Histoires du territoire, jusqu’au 19 mai

Consultez le site de DRAC

Les autres points cardinaux de la Biennale

D’autres lieux en région sont ciblés par l’évènement cette année, dont le Musée des beaux-arts de Sherbrooke et EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. La BACA se rendra jusque dans le Bas-Saint-Laurent à l’automne 2024 où elle devrait faire escale au Musée régional de Rimouski.

Musée des beaux-arts de Sherbrooke

Territoire/Médicines, du 16 mai au 8 septembre 2024

Consultez la page de l’évènement

Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe

Surnaturel, du 8 juin au 8 septembre 2024

Consultez la page de l’évènement

À Montréal : Art Mûr, musée McCord et plus

Malgré une grande présence en région, la galerie Art Mûr reste tout de même, de nouveau cette année, le quartier général de l’exposition. Partenaire de la BACA depuis ses débuts en 2012 et l’ayant appuyée depuis, Art Mûr demeure l’espace principal en offrant ses sept salles pour le déploiement des projets d’artistes par les commissaires. « Pour nous, c’est important de respecter l’autonomie des commissaires », souligne le codirecteur de la galerie Rhéal Olivier Lanthier.

Récits de la création du monde, du 4 mai au 22 juin 2024. Vernissage le samedi 4 mai, de 15 h à 17 h.

Consultez la page de l’évènement

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’artiste kanien’kehá:ka MC Snow

Le musée McCord, qui en est à sa première collaboration avec la Biennale d’art contemporain autochtone, accueille depuis le 1er mars l’artiste kanien’kehá:ka MC Snow. Le créateur, en collaboration avec le conservateur Jonathan Lainey, a conçu deux œuvres originales en s’inspirant de la collection Cultures autochtones du musée. Près d’une quarantaine d’objets de cette collection accompagnent les réalisations de l’artiste.

Consultez la page de l’exposition Présence du passé

D’autres lieux sur le territoire montréalais ouvrent leurs portes à l’évènement.

Consultez la liste des lieux de diffusion de l’évènement

Qu’est-ce que la BACA ?

La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) est un évènement qui se tient tous les deux ans, dans différents espaces de diffusion de l’art et de la culture. Autour d’un thème spécifique pour chaque édition, elle soutient le travail d’artistes autochtones.

Elle est dirigée par Michael Patten, artiste visuel membre de la Première Nation Zagime Anishinabek en Saskatchewan. En 2017, il a été l’un des lauréats du prix REVEAL – Indigenous Art de la Fondation Hnatyshyn.