L’administration Plante est en partie responsable des difficultés financières et de la disparition de plusieurs festivals montréalais, en raison de la stagnation du financement municipal accordé à ces évènements, selon l’opposition à l’hôtel de ville.

Plusieurs festivals doivent composer avec les mêmes subventions de la Ville depuis plusieurs années, a déploré la conseillère Stéphanie Valenzuela, du parti Ensemble Montréal, lundi, lors de la réunion du conseil municipal.

C’est le cas de Juste pour rire, qui reçoit 600 000 $ de la Ville, de Montréal complètement cirque (630 000 $), du Festival international de jazz de Montréal (600 000 $) et du Festival TransAmériques (400 000 $).

Le Festival Go Vélo, organisé par Vélo Québec, qui inclut notamment le Tour de l’île, a même dû faire face à une baisse de financement : il recevra un soutien financier de 120 000 $ de la Ville de Montréal en 2024. « C’est moins qu’en 2016, alors que la Ville de Montréal avait octroyé 135 000 $ à ce festival. Je m’explique mal comment, pour des évènements aussi importants pour les Montréalais et le rayonnement de leur ville, la Ville de Montréal peut offrir un financement moins important », a renchéri la mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord, Christine Black.

« Les festivals ont lancé il y a 10 jours un nouveau cri d’alarme dans La Presse. Les organisateurs sont confrontés à un casse-tête financier », a ajouté la conseillère Chantal Rossi, faisant référence à la lettre ouverte dans laquelle les représentants de plusieurs festivals font état de coûts d’organisation en hausse de 30 à 40 %.

Lisez la lettre ouverte

La réputation de Montréal comme ville de festivals est en jeu, selon l’opposition.

« Nous voyons ce magnifique modèle s’effriter festival après festival. La liste des fermetures s’allonge et les annulations s’accélèrent », se désole Mme Valenzuela, citant, en plus des déboires de Juste pour rire, les disparitions de la Carifiesta, de Heavy Montréal, des Week-ends du monde, de Montréal en fêtes (qui organisait les festivités du jour de l’An), du Carnaval des couleurs, du Festival Black and blue et de Coups de théâtre, notamment.

Je crains que ça ne soit que le début d’une vague de fermetures déjà bien entamée si rien n’est fait. À quoi ressemblera l’été 2024, selon l’administration ?

Stéphanie Valenzuela, conseillère du parti Ensemble Montréal

La responsable de la culture au sein de l’administration, Éricka Alneus, a répondu à ces inquiétudes en indiquant que la mairesse Valérie Plante avait rencontré les représentants des festivals vendredi dernier, pour discuter de ces enjeux. Une première rencontre avait déjà eu lieu en décembre dernier.

Elle a aussi expliqué que le financement était maintenant annoncé pour des périodes de trois ans, afin de donner plus de « prévisibilité » aux festivals, et que la Ville offrait aussi du soutien logistique et des équipements aux organisateurs. Par exemple, dans le cas du Festival Go Vélo, ce soutien en biens et services est estimé à 1,8 million.

En entrevue, Mme Alneus a ajouté que le financement de certains festivals, comme Nuits d’Afrique et Fierté Montréal, a tout de même augmenté dernièrement en raison de circonstances particulières.

« Il faut prendre un pas de recul pour traiter de ces enjeux et trouver des solutions systémiques. Oui, les coûts ont explosé, mais il y a une réalité financière que nous vivons aussi comme ville. Nous aurons un plan pour cet été et on continue de s’assurer que les festivals puissent faire briller notre identité bien festive », a-t-elle conclu.

Précision
Une première version de cet article indiquait que la rencontre avec les représentants des festivals se tiendrait vendredi prochain. Or, la rencontre a eu lieu vendredi dernier.