L’ex-collègue et chroniqueuse Nathalie Petrowski a reçu cette semaine un doctorat honorifique de l’Université Concordia, pour « sa contribution au paysage culturel au Québec ».

Dans un discours très senti et donné (en français) à la cérémonie de remise des diplômes aux finissants et finissantes en sciences humaines, arts et communications de son alma mater, Mme Petrowski a fait une profession de foi envers les médias, et le métier de journaliste en particulier. Elle a qualifié les reporters « d’arpenteurs et d’éclaireurs du réel ».

« Avec la montée fulgurante des réseaux sociaux, certains aiment prédire la mort du journalisme. Je crois, au contraire, que le journalisme a beaucoup d’avenir. Il est plus nécessaire et essentiel que jamais pour combattre la propagande, la désinformation et les fausses nouvelles », a-t-elle déclaré devant plus de 2000 étudiants, professeurs et dignitaires réunis à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Jointe jeudi, Mme Petrowski nous a expliqué qu’elle voulait montrer à ces jeunes, qui feront leurs premiers pas dans leur vie professionnelle, l’importance d’avoir des emplois « salariés et syndiqués » dans une salle de rédaction.

« Ce sont deux journalistes d’enquête du New York Times qui sont à la base du mouvement #metoo, aux États-Unis. C’est un article d’un journaliste de The Gazette, en mars 2020, qui a permis de lancer l’alerte sur le drame vécu par les patients des CHSLD à Montréal », illustre l’ex-chroniqueuse au Devoir et à La Presse.

Les faits d’abord

Nathalie Petrowski a quitté La Presse et le journalisme quotidien en 2019. Mais elle est toujours aussi passionnée par l’actualité. Elle se souvient de ses études à Concordia, au milieu des années 1970. Elle a fait la dernière année de son baccalauréat en communications en même temps qu’elle amorçait sa carrière au Journal de Montréal.

À l’époque, la seule technologie dont on disposait, c’était des téléphones qui ressemblaient à des crapauds ! Aujourd’hui, le médium est omniprésent et d’une richesse incommensurable.

Nathalie Petrowski

De là l’importance de bien valider et de toujours bien vérifier les faits, croit-elle. « Always let the facts get in the way of a good story » (« Il faut toujours laisser les faits se mettre en travers d’une bonne histoire »), a-t-elle lancé au parterre, dans sa seule envolée en anglais. Le chancelier de Concordia, Jonathan Wener, a chaudement salué la « docteure Petrowski » à la fin de la cérémonie.

« Je suis fière de recevoir cet honneur de mon ancienne université, dit-elle, parce que c’est une institution anglophone adaptée à la réalité montréalaise (mes cours étaient en anglais, mais je remettais tous mes travaux en français). C’est une université urbaine, multiculturelle, pas élitiste. Et ouverte à toutes les communautés. »

Une université qui ressemble à Nathalie Petrowski, finalement.