Sa plume « efficace » et la « richesse » de son style ont convaincu le jury : la chroniqueuse Chantal Guy est la lauréate du prix Jules-Fournier 2022, un honneur décerné chaque année par le Conseil supérieur de la langue française à un journaliste de la presse écrite en reconnaissance de la qualité de ses écrits.

« C’est probablement le prix que je convoitais le plus quand j’ai commencé ma carrière », dit la lauréate. « J’en suis très, très fière. »

Après avoir obtenu son baccalauréat en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, Chantal Guy a débuté comme journaliste culturelle en 1999 avant de faire un stage à La Presse en 2001. Cinq ans plus tard, elle a été nommée journaliste aux arts et directrice du cahier Lectures du journal. Ses reportages sur le tremblement de terre en Haïti en 2010 (où elle se trouvait pour rencontrer l’écrivain Dany Laferrière) et sur les attentats de Paris en novembre 2015 (lors d’un séjour comme correspondante dans la capitale française) ont marqué les lecteurs. Depuis 2019, elle est chroniqueuse pour la section des arts.

« Amoureuse des mots »

Le jury a souligné sa « maîtrise de la langue française », « la diversité de son vocabulaire » ainsi que « la précision de son langage », qualités qui lui permettent « de commenter des problèmes sociaux avec justesse et de traiter des sujets d’intérêt avec pertinence ». « Aussi, elle possède un sens du récit qui autorise à raconter des parcours, à créer des moments, à susciter des émotions et à capter l’attention du lecteur. Enfin, elle sait, par ses textes, allier la qualité de la démonstration au rythme de la narration et à l’originalité du point de vue. »

« Les lecteurs de La Presse le savent bien : Chantal est une amoureuse des mots », dit le vice-président Information et éditeur adjoint du journal, François Cardinal. « Avec sa plume fine et bien ciselée, elle est capable d’explorer avec autant d’aisance que d’intelligence des sujets aussi diversifiés que la littérature, la culture populaire ou la situation politique en Haïti. Ses chroniques empreintes de tolérance, d’humour et parfois d’un soupçon d’autodérision lui ont permis d’imposer une voix et un style qui lui sont propres. Ce prestigieux prix lui va comme un gant ! »

Le Conseil de la langue française a également annoncé jeudi matin la remise du prix Raymond-Charette 2022 à la journaliste de Radio-Canada Azeb Wolde-Giorghis. La correspondante de la société d’État à Washington, a noté le jury, « sait allier l’élégance du style à la maîtrise de la langue française, qui se révèle à la fois naturelle, juste et novatrice ». Le prix Raymond-Charette est remis annuellement à un journaliste de la presse radiotélévisée pour « sa contribution exemplaire à la diffusion d’un français de qualité ».