Votre rentrée Vous avez dit…

Je suis allée au cinéma avec une de mes filles. Ç’a été tout un évènement. On était super émues d’entrer dans la salle ; c’était ridicule pour aller voir Cruella, honnêtement [rires]. J’étais assez à l’aise à l’idée d’aller dans une salle, surtout qu’il fallait réserver nos sièges à l’avance, mais en s’assoyant, on dirait qu’il a fallu déprogrammer notre peur. Je pense que ce sera un exercice difficile, qui ne se fera pas à la même vitesse pour chaque personne. Mais je suis contente d’avoir déjà fait ce pas-là.

Dès la réouverture [des salles], avec une copine, on s’est fait les mercredis spectacles. Tous les mercredis pendant deux mois, on est allées voir des spectacles. […] C’est sûr que l’ambiance n’était pas la même – tout le monde était un peu plus réticent –, mais j’ai pleinement apprécié mon expérience. Même que des fois, j’avais l’impression que c’était presque un spectacle juste pour moi. Je suis allée deux fois au Lion d’Or : tu as l’impression que l’artiste est sur scène juste pour toi !

J’ai commencé à retourner aux spectacles, principalement à la Place des Arts. J’ai trouvé l’expérience assez particulière. Pas en ce qui concerne la COVID parce qu’il y a beaucoup d’espace entre les personnes. C’est juste qu’il y avait très peu de personnes dans la salle, alors l’expérience était “impactée” pour moi. […] Je vais y retourner, c’est sûr, mais je vais choisir les spectacles en conséquence. J’ai un peu peur de voir un show de pop où, finalement, il n’y a pas assez de gens dans la salle pour avoir une expérience satisfaisante. Ça ne me tente pas d’arriver dans un Centre Bell limité au quart de sa capacité…

Avant, on achetait toujours nos billets à l’avance. Maintenant, comme on en a déjà qui sont reportés, on est un petit peu plus méfiants. Mais dès que ça va se replacer, c’est sûr qu’on va commencer à réserver. […] Pour le moment, on y va plutôt à la dernière minute parce qu’il y a eu trop de consignes qui changeaient. Slava’s Snowshow, on aura eu nos billets depuis deux ans quand on va le voir [en février 2022, au Théâtre St-Denis].

Je me suis aperçue que j’étais bien chez nous. Je suis devenue un peu plus casanière. Ça modifie ma façon de consommer les arts. Je n’aimais déjà pas tellement être dans des foules, mais là, je me suis aperçue qu’il y avait d’autres solutions. Je choisis mieux mes spectacles, plus dans des ambiances intimistes. J’aime quand l’artiste est beaucoup plus près de moi. […] J’aime plus la connexion qui se crée [dans ce contexte] entre les artistes qui sont sur scène et moi. C’est aussi ce que j’ai aimé des podcasts : on a vraiment l’impression que la personne qui fait des podcasts est près de nous.

J’ai beaucoup aimé les initiatives prises par les artistes de se réinventer (même si je n’aime pas le mot). Ils ont proposé des choses. Il y en a eu des intéressantes. Les réseaux sociaux ont été inondés de culture sur tous les plans. Ça m’a permis de découvrir des artistes, de voir d’autres genres musicaux, de voir des associations [entre artistes] d’une partie à l’autre du monde. Ça a amené l’art ailleurs et ça ne reviendra pas en arrière.

Moi, je n’ai pas trouvé qu’il y avait une solution de rechange virtuelle [aux spectacles à grand déploiement en salle]. Dua Lipa a fait quelque chose qui s’approchait d’un concert, mais ça restait limité. Pour la suite [en présentiel], s’il n’y a pas de grosse foule, c’est plus dur de crier.