Il n’y avait pas de foule en liesse, pas de spectateurs pour brandir des drapeaux, ni de maquillages aux couleurs du fleurdelisé lors du grand spectacle de la fête nationale présenté sur tous les grands réseaux de télévision, mardi soir.

En revanche, la culture québécoise a été célébrée comme elle se doit par une kyrielle d’artistes réunis sur la scène de l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières pour interpréter de grands classiques de la chanson, mais aussi pour souligner, à plusieurs reprises, la contribution des Premières Nations et des Inuits à l’histoire du Québec.

Yannick Nézet-Séguin a donné le coup d’envoi à la fête avec un extrait de l’Ouverture Maslenitsa opus 36 du compositeur Airat Ichmouratov interprété par l’Orchestre métropolitain.

Le chef d’orchestre dirigeait des musiciens qui respectaient la distanciation physique pour lancer ce spectacle diffusé sur les ondes de Télé-Québec, Radio-Canada, TVA et V.

Le rendez-vous festif annuel était animé par Ariane Moffatt et Pierre Lapointe, qui ont préenregistré leurs performances lundi.

Roch Voisine, Gregory Charles, Luce Duffault ont interprété Bobépine, de Plume Latraverse, accompagnés par des dizaines de choristes qui chantaient directement de chez eux.

Marie-Mai a repris Je danse dans ma tête, popularisée par Céline Dion, lors d’un pot-pourri dans lequel Arianne Moffat et Pierre Lapointe interprétaient Larmes de métal du groupe Soupir.

Une déclaration du premier ministre François Legault a été présentée dans la première moitié du spectacle.

M. Legault a souligné que le Québec avait été bâti avec l’aide des Autochtones en prenant le soin également de souligner que des peuples du monde entier « étaient venus nous rejoindre ».

« En 2020, la nation québécoise va se relever, plus unie, plus forte, plus fière », a déclaré le premier ministre en faisant référence à la crise sanitaire et ses conséquences.

Michel Rivard et Marie-Michèle Desrosiers ont offert quelques chansons du répertoire de Beau Dommage. Ils ont notamment chanté le succès Amène pas ta gang, dont les paroles semblaient être un clin d’œil aux règles de distanciation physique.

Corneille, dans une ruelle de Montréal, Mara Tremblay sur un balcon de résidence, et Martha Wainwright sur le toit d’un immeuble, les ont ensuite accompagnés pour livrer le Le blues d’la métropole.

Dans la deuxième partie du spectacle, Pierre Lapointe a souligné que l’Amphithéâtre Cogeco, où le spectacle a été enregistré, était situé sur des terres autochtones non cédées et « nous reconnaissons les Attikameks comme les gardiens des terres et des eaux sur lesquels nous nous réunissons ce soir » a ajouté l’animateur, pendant que Michel Rivard interprétait la chanson Rivière.

L’actrice Christine Beaulieu a ensuite livré un hommage aux rivières du Québec, « qui sont notre énergie et notre plus grande richesse » en prenant le temps de dire « merci aux rivières » en plusieurs langues autochtones.

L’artiste Elisapie, née d’une mère Inuk, a prononcé l’un des discours patriotiques, appelant à vivre dans un monde uni « qui ne laisse plus jamais laisser tomber personne en cours de route, les plus visibles, les nouveaux, les fragiles, les différents, les moins jeunes, les moins riches, les éloignés, les écorchés, ceux qui n’arrivent plus à respirer ou celles, qui ne sont pas encore disparues ».

« C’est de notre multitude que nait notre richesse » a lancé la chanteuse Inuk avant d’interpréter « Moi Elsie », une chanson écrite par Richard Desjardins, dont la musique a été composée par Pierre Lapointe.

Le public a également eu droit à des performances de Fred Pellerin, David Goudreault, Patrice Michaud, Lara Fabian, Louis-Jean Cormier, Isabelle Boulay, Émile Bilodeau, Cœur de pirate, Vincent Vallières, Alexandra Stréliski, Hubert Lenoir, Les Sœurs Boulay, Étienne Dupuis-Cloutier, Fouki, Les Trois Accords, Paul Piché, Diane Dufresne, Marie-Pierre Arthur et Jim Corcoran.