Le «Piano Man» qui est devenu l'un des artistes les plus populaires de tous les temps avec des chansons à succès telles que «Just the Way You Are», «Uptown Girl» et «Allentown» a reçu la plus haute distinction artistique des États-Unis, dimanche, pour avoir influencé la culture américaine par les arts.

Billy Joel rejoint donc Carlos Santana, Herbie Hancock, la cantatrice Martina Arroyo, et l'actrice Shirley MacLaine lors de la remise des Kennedy Center Honors. Tous les récipiendaires jouent de la musique, dansent ou chantent depuis l'enfance - et n'ont jamais arrêté.

Aux dires de M. Joel, cette récompense est différente de ses six prix Grammy.

«C'est différent. Nous sommes dans la capitale nationale, a-t-il confié à l'Associated Press. Cela provient davantage de mon pays que seulement des personnes venant me voir. C'est un peu hallucinant.»

Le musicien de 64 ans, né dans le Bronx, joue du piano depuis qu'il est enfant, alors qu'il grandissait sur Long Island. Il y avait toujours de la musique dans la maison, dit-il. Sa mère chantait. Son père jouait du piano.

Impressionner les filles était toutefois ce qui a poussé Billy Joel à choisir une carrière dans la musique.

L'homme vient d'annoncer une série de concerts au Madison Square Garden de New York, en 2014, «pour éviter de voyager partout dans le monde», mais il prévoit toujours de donner des spectacles partout au pays.

Le président américain Barack Obama a rendu hommage aux récipiendaires dimanche soir, et de grandes vedettes ont offert des performances pour chaque personne honorée. Le spectacle sera diffusé le 29 décembre.

«Ces individus extraordinaires que nous honorons aujourd'hui n'ont pas seulement prouvé qu'ils étaient les meilleurs des meilleurs, a déclaré M. Obama. Malgré leur succès et leur célébrité, ils sont demeurés eux-mêmes et nous ont inspirés à faire de même.»

Samedi soir, le secrétaire d'État John Kerry avait reçu les récipiendaires lors d'un dîner officiel au ministère. Selon M. Kerry, tous les artistes honorés ont redéfini les arts et la culture américaine.

«Ils sont aimés de tellement de gens, imités par quelques-uns, mais ne pourront jamais être remplacés, a dit M. Kerry. Cela nous rappelle aussi que le rôle des arts non plus ne peut être remplacé.»

Le chanteur country Garth Brooks a porté un toast à la santé de Billy Joel à ce dîner, affirmant que son héritage vivrait durant des générations. Il a aussi dit que M. Joel avait un talent particulier pour écrire des chansons sur les gens ordinaires, des métallurgistes dans «Allentown» aux soldats combattant au Viêt Nam dans «Goodnight Saigon».

Carlos Santana, âgé de 66 ans, est un immigrant mexicain qui a commencé à apprendre l'anglais à la télévision américaine. Il est également l'un des rares Latino-Américains à avoir été honoré de la sorte jusqu'à maintenant.

L'homme a empoigné une guitare pour la première fois après avoir entendu du blues et du rock à la radio. Selon lui, sa carrière vise à faire le pont entre les cultures et à conjuguer des sons pour créer quelque chose de nouveau. Il a grandi avec la génération Woodstock après avoir déménagé à San Francisco, et est surtout connu pour ses albums Abraxas et Supernatural. Santana a remporté un total de neuf Grammys.

M. Hancock, quant à lui, a récemment soufflé ses 73 bougies, et a débuté son apprentissage du piano à sept ans alors qu'il grandissait à Chicago. Il s'est rapidement mis à jouer du Mozart et a découvert le jazz à l'école secondaire. Il a rejoint le quintette de Miles Davis en 1963, et a par la suite décidé de fusionner des genres musicaux différents, mélangeant jazz, funk, pop, gospel, soul et blues. Il a remporté 14 prix Grammy jusqu'à maintenant.

Mme Arroyo est quant à elle tombée dans l'opéra en imitant des chanteurs à l'extérieur d'un atelier lyrique lorsqu'elle grandissait dans Harlem. Peu de temps après, elle signait un contrat avec le Metropolitan Opera de New York, et a percé dans «Aida» en 1965. Elle a ensuite chanté dans les grands opéras de Londres, Paris et Vienne.

Mme MacLaine, enfin, brûle les planches et l'écran depuis six décennies, depuis qu'elle s'est lancée dans le ballet à l'âge de trois ans. Sa carrière cinématographique a débuté dans «The Trouble with Harry», en 1955, réalisé par Alfred Hitchcock, et a gagné l'Oscar de la meilleure actrice pour «Terms of Endearment» en 1983.