L'homme est bien connu des gens qui fréquentent régulièrement le secteur du marché By à Ottawa. En compagnie de son ami et photographe Jean Boulay, «Crazy» Dave Dessler, un itinérant ayant pris demeure près de la librairie Chapters de la rue George , a lancé, hier, son premier livre de photos et de poésie intitulé Mindlessly Adrift, my Ottawa, my street.

Le chemin des deux hommes s'est croisé pour la première fois le 9 décembre 2006. M. Boulay, qui pratique l'art de la photographie depuis 1981, faisait des achats pour le temps des fêtes lorsqu'il a rencontré «Crazy Dave».

«J'étais de très bonne humeur cette journée-là, se souvient le photographe. Il faisait chaud, le soleil brillait. Alors que je marchais sur la rue, je me suis arrêté près de lui comme si j'avais frappé un mur. Je lui ai offert 10 $ pour prendre une photo de lui et il m'a dit que c'était trop d'argent!»

Au fil du temps, les nouveaux amis se sont apprivoisés et le projet de produire un livre s'est développé.

Sortir de la rue

M. Dessler a pris demeure près de l'entrée du magasin Chapters il y a environ deux ans. Il a pris la décision de ne pas avoir de domicile fixe afin de se cacher des policiers, à l'époque.

«J'étais un criminel et je me suis dit que les policiers ne pourraient pas me trouver si je n'avais pas de résidence permanente, raconte «Crazy» Dessler. J'ai fait trois ans de prison pour des actions stupides que j'ai faites. Maintenant, je fais un effort pour faire des choses pour moi.»

Boulay et Dessler ont deux objectifs concernant la publication de leur ouvrage.

Le premier est que le livre soit vendu suffisament pour permettre à l'itinérant de retrouver le confort d'un foyer. Le deuxième est de permettre aux deux hommes de promouvoir leurs talents artistiques.

«Mon but n'est pas de sauver Dave, assure le photographe. C'est la personne qui doit se sauver elle-même. Si je peux l'aider et qu'il le demande, tant mieux.»

Dessler trouve l'inspiration pour ses poèmes dans la rue. Il tente de changer le négatif en positif.

«J'ai commencé à offrir des poèmes après qu'un homme m'ait offert 5 $ pour danser et chanter, se rappelle Dessler. C'est là que j'ai réalisé que je pouvais offrir mes poèmes.»