Un orage carabiné, mêlant pluie torrentielle, vent, tonnerre et éclairs, s'est abattu sur l'Amphithéâtre de Lanaudière vendredi soir, apportant un réalisme imprévu à ce qui ne se voulait rien d'autre qu'une exécution des Planets de Gustav Holst par l'Orchestre Métropolitain et une narration bilingue précédant chacun des sept mouvements correspondant aux sept planètes de notre système solaire.

Malgré le mauvais temps, il est quand même venu 2000 spectateurs. Au plus fort de l'orage, ceux qui étaient sur la pelouse trouvèrent refuge sous la partie couverte, dont les 2000 sièges furent bientôt remplis.

Avec The Planets comme pièce de résistance, Lanaudière proposait ce soir-là une sorte de réflexion sur l'homme face au cosmos et à sa destinée. Une aventure dont le chef invité Jean-Marie Zeitouni marqua l'énergique départ avec la brève Fanfare for the Common Man de Copland - trois minutes, pour les seuls cuivres et percussions.

En donnant à sa quatrième Symphonie le titre L'Inextinguible - ou Det Uudslukkelige en danois -, Carl Nielsen a voulu, dit-il en préface de la partition, «exprimer l'élémentaire volonté de vivre qui habite chacun de nous». En fait, bien des symphonies pourraient s'appeler ainsi. Indépendamment de ce programme, Zeitouni et l'OM ont livré une superbe réalisation de l'oeuvre, aux délicats accents des bois et aux somptueux unissons des cordes. La partition demande cependant de placer les timbales aux deux extrémités de l'avant-scène, de façon à créer un effet de duel. Vendredi, elles étaient très éloignées l'une de l'autre, oui, mais tout au fond de la scène.

The Planets et le Nielsen datent des mêmes années de guerre, 1914-16, et en sont marqués. L'orage affecta les cuivres dans Jupiter mais non l'ensemble de l'exécution, qui fut de premier ordre. Zeitouni y imprima une bonne caractérisation de chaque mouvement: agressif Mars, poétique Venus, aérien Mercury, sautillant Uranus.

La partition - là encore - précise que le petit choeur féminin de la toute fin reste lointain et invisible. Mais ces dames sont venues sur scène, en plus de chanter faux. Quant au narrateur, il nous a beaucoup appris, malgré sa mauvaise diction, et les photos de la NASA étaient belles et souvent troublantes.