Ces dernières années, des oeuvres détenues par des musées occidentaux ont été restituées à leur pays d'origine. Par exemple, une tête maorie exposée depuis 150 ans au Musée de Rouen a été rendue à la Nouvelle-Zélande. D'autres musées ont refusé de rendre des oeuvres. Le documentaire La bataille des musées aborde la question de la propriété des antiquités jadis réquisitionnées par les pays occidentaux. Zahi Hawass, responsable des antiquités égyptiennes, recherche les oeuvres «volées» à l'Égypte; il en a rapatrié plus de 5000 depuis 2002, en provenance des États-Unis, de la France, du Japon ou de l'Australie. La pierre de Rosette, qui a permis à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes en 1822, est réclamée au British Museum depuis 2009. Le documentaire affirme que la Vénus de Milo ou le Zodiaque de Dendérah ont été pris «à une époque où les pays d'origine étaient peu soucieux de leur patrimoine». Le sujet des restitutions est délicat. Le Louvre a refusé de le commenter. Il faut dire que l'Égypte s'est un jour aperçue que le Louvre possédait des fresques arrachées dans la tombe de Tétiky. Finalement, le musée lui a rendu les fresques en 2009 après des négociations politiques. Le documentaire aborde un aspect central du sujet: l'universalité des musées en tant que lieux d'expression et de célébration des civilisations. Mais ces lieux sont-ils accessibles à tous les citoyens du monde quand on sait que 95% du patrimoine malien est à l'extérieur de ce pays? Le débat est en cours...

Aujourd'hui à 13 h et vendredi à 18 h au Musée des beaux-arts de Montréal