Sex and violence, chantait le groupe punk The Exploited. Et c’est essentiellement ce à quoi nous invite Bayonetta 3, reprenant les aventures de la sorcière la plus sexy et la plus brutale de l’univers, qui doit maintenant le défendre contre d’horribles armes biologiques. On peut ne pas aimer le genre, mais on ne peut que saluer le graphisme baroque magnifique et le côté déjanté totalement assumé.

Sorti le 28 octobre dernier pour la Nintendo Switch, annoncé il y a cinq ans, Bayonetta 3 est précédé d’une aura de controverse. L’actrice ayant prêté sa voix aux deux premiers opus, Hellena Taylor, a appelé au boycottage du nouveau jeu, dénonçant le salaire « insultant » de 4000 $ US qu’on lui a offert. Des sources ont plutôt évoqué qu’il s’agissait du salaire par session, pour un enregistrement qui en compterait au moins cinq. Fin de la parenthèse pour initiés, plongeons dans l’univers tout à fait disjoncté de Bayonetta qui doit cette fois sauver la réalité elle-même, menacée par des homonculus créés par les humains et une entité appelée Singularity.

Peluches et acolytes

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

L’histoire, très mince, n’est qu’un prétexte pour faire défiler Bayonetta dans ses atours moulés, qu’elle se fait déchirer à qui mieux mieux et dans lesquels elle fait usage de ses armes spectaculaires comme des pistolets ioniques et une massue avec munitions intégrées. Elle peut manipuler le temps et invoquer des démons qu’elle lance sur ses ennemis, la grande nouveauté de ce troisième opus.

Elle est aidée dans sa quête par deux autres sorcières, Jeanne et Viola, la journaliste Luka et un étrange livreur de pizza ultramusclé portant une peluche sur sa poitrine et fournissant des armes, Rodin.

CAPTURE D’ÉCRAN

Ça ne s’invente pas, et ça donne le ton à ces combats qui défilent sans lien très logique, dans lesquels un tsunami envahit New York, emportant dans son sillon un paquebot, des monstres traversent les dimensions pour abattre l’héroïne qui virevolte, se transforme en papillon, prend des poses suggestives et s’arrête de temps en temps pour un pas de danse. D’un multivers à l’autre, elle rencontre différentes versions d’elle-même et doit puncher, frapper du pied et tirer partout.

Pas facile dans un premier temps de maîtriser la mécanique des combats, pour laquelle on n’a prévu aucun tutoriel, à l’exception du contrôle des démons clairement expliquée. On comprend rapidement qu’il faut enchaîner les combinaisons de touches pour obtenir des effets spectaculaires et ne pas craindre de mourir quelques fois pour les maîtriser convenablement.

Arsenal loufoque

CAPTURE D’ÉCRAN

Comme dans tout bon jeu d’action, l’équipement s’améliore au fur et à mesure des combats. On peut ainsi terminer l’aventure avec une dizaine d’armes et autant de démons aux capacités différentes. Avec quatre pistolets émettant des tirs de couleurs différentes dans l’arme appelée La vie en couleurs, on peut associer le démon appelé Madama Butterfly. Le fusil à antimatière appelé G-Pillar est associé à un titan appelé Gomorrah, et elle dispose d’un pied de micro, Ribbit Libido-BZ55, pour prendre la pose et taper sur les méchants. Touchée, Bayonetta peut se transformer en nuée de chauves-souris et envoyer dans les airs son amie araignée qui va attraper les adversaires.

Vous êtes un peu étourdi par cette panoplie d’accessoires incongrus ? C’est normal, Bayonetta 3 se déroule dans des mondes déroutants, recourant à un graphisme baroque magnifique tout droit sorti du cerveau enfiévré de ses concepteurs. Même la capacité limitée de son processeur, la Nintendo Switch rend à merveille la fluidité des combats, ici à 60 images par seconde, et la richesse des couleurs et des détails des différents tableaux.

Mais encore une fois, il faut accepter la prémisse : le but principal est d’être surpris et ébloui par Bayonetta et ses acolytes, pas de suivre studieusement un scénario ou de s’émouvoir des dialogues. Il s’agit de ce qu’on appelle un « beat’em up » dans le jargon, un genre qui a ses admirateurs indéfectibles qui considèrent Bayonetta 3 comme un modèle à suivre. Ceux-là seront rassasiés par le troisième opus. Mais si une histoire brouillonne et une mécanique déjantée vous rebutent, passez votre tour.

Bayonetta 3

  • Date de sortie : 28 octobre 2022
  • Genre : action
  • Développeur : PlatinumGames
  • Éditeur : Nintendo
  • Pour jeunes adultes 17 ans et plus
  • Prix : 79,99 $

Note : 7 sur 10

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