(San Francisco) Le patron de Twitter, Jack Dorsey, veut lutter contre la désinformation en changeant les règles du jeu et les algorithmes des réseaux sociaux pour encourager des conversations plus équilibrées, moins énervées.

Il a annoncé mardi la formation d’une petite équipe indépendante baptisée Bluesky, composée de cinq ingénieurs chargés de concevoir ce nouveau protocole, c’est-à-dire un ensemble de règles informatiques qui régiront la façon dont les données et les informations sont échangées sur les potentiels réseaux partenaires.

Le cofondateur d’une des plateformes les plus emblématiques au monde liste les problèmes auxquels sont confrontés les réseaux aujourd’hui, comme la détection et le retrait des textes et images problématiques ou l’attention des utilisateurs trop souvent dirigée vers « des conversations qui provoquent l’indignation plus que celles qui informent ».

Pour y remédier, il envisage un protocole « open source », ouvert et décentralisé, par opposition aux plateformes fermées gérées par une seule organisation.

« Les solutions centralisées peinent à répondre aux nouveaux défis auxquels nous faisons face », justifie Jack Dorsey sur Twitter. « Par exemple, la lutte centralisée contre les abus et les informations trompeuses a peu de chance d’être efficace à grande échelle sur le long terme à moins de demander beaucoup trop d’efforts aux gens ».

Selon lui la valeur des réseaux sociaux tient de plus en plus aux « algorithmes qui permettent d’orienter l’attention des personnes », plutôt qu’à l’hébergement et au retrait des contenus. « Malheureusement ces algorithmes appartiennent (à des sociétés) et on ne peut pas construire d’alternatives. Pour l’instant. »

Il reconnaît que « beaucoup d’années » seront nécessaires pour faire émerger « un (protocole) standard décentralisé pour les réseaux sociaux, qui soit solide et utilisable à grande échelle et ouvre la voie à la résolution de ces défis ».

Twitter s’engage à financer l’équipe initiale de cinq ingénieurs et développeurs informatiques, dans le but, un jour, d’être client de ce protocole.