Le Québec exporte du bois, de l’électricité et du sirop d’érable, on le sait bien… Ce qu’on connaît moins, c’est que la province vend aussi des produits auxquels on ne songerait pas au premier abord. Agricoles ou manufacturés, ces produits trouvent des débouchés à l’international, par opportunité ou par ingéniosité.

Du chocolat

Le Québec exporte du chocolat… beaucoup de chocolat, même ! Le chocolat est le deuxième produit agroalimentaire parmi les plus exportés par la province, après la viande de porc. En 2022, les entreprises québécoises en ont exporté pour 638 millions de dollars, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Mais où va tout ce chocolat ? La réponse est simple : aux États-Unis. Nos voisins du Sud achètent 98 % des exportations québécoises de chocolat. Ce succès commercial s’explique par le prix du sucre artificiellement élevé aux États-Unis, en raison du soutien du gouvernement américain à la production nationale de sucre. Les produits chocolatés étant constitués au moins pour moitié de sucre, la production québécoise se retrouve meilleur marché que la production américaine de chocolat.

Des cercueils

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Un des trois plus grands fabricants de cercueils en Amérique du Nord, la PME Victoriaville & Co, est québécois.

Un des trois plus grands fabricants de cercueils en Amérique du Nord est québécois. Présente aux États-Unis et au Royaume-Uni, la PME Victoriaville & Co a investi dans l’édification d’une usine de fabrication de 67 000 pieds carrés à Cleveland, en Ohio. La tendance croissante à la crémation a été amplifiée par la pandémie : l’embaumement des victimes de la COVID-19 ayant été interdit au début de la pandémie, l’entreprise – établie à Victoriaville – a accru sa fabrication d’urnes funéraires. Et l’exportateur met tous les atouts de son côté pour progresser, avec une gamme de cercueils écologiques certifiés par l’organisme Green Burial Council.

De la viande de cheval

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Le Japon attire 61 % des exportations québécoises de viande de cheval.

Le Québec exporte plus de 70 % de la viande de cheval produite dans la province. Les réticences des Québécois à consommer cette viande ne trouvent pas le même écho dans d’autres pays, ce qui offre des débouchés au Japon, qui attire 61 % des exportations québécoises, aux États-Unis (18 %) et en France (15 %), selon les chiffres du MAPAQ. La principale usine québécoise d’abattage et de découpe de cheval est Viande Richelieu, à Massueville, en Montérégie. Le Canada a renforcé sa position de deuxième exportateur mondial depuis que les États-Unis ont interdit l’abattage des chevaux pour leur viande en 2007. Toutefois, seuls 1 % des chevaux canadiens sont élevés pour leur viande.

Des unités de dessalement de l’eau de mer

PHOTO FOURNIE PAR ONEKA TECHNOLOGIES

Les unités de dessalement d’Oneka Technologies sont testées aux quatre coins de l’Amérique.

Au cours d’un prochain séjour dans le sud des États-Unis, l’eau potable que vous consommerez sera peut-être produite par une entreprise de Sherbrooke. En effet, Oneka Technologies a créé des unités flottantes de dessalement de l’eau de mer, qui utilisent l’énergie des vagues pour pomper l’eau et la rendre potable. Une bouée assure les besoins en eau de 200 à 300 personnes. Des tests sont menés en Nouvelle-Écosse, en Floride, en Californie et au Chili. La PME développe un système capable de produire un demi-million de litres par jour, capable d’alimenter de grandes villes. D’autres unités sont destinées aux urgences pour secourir des populations frappées par des catastrophes naturelles.