À une autre époque, ça aurait été un prix de fin d’année scolaire pour élève méritant.

Le 7 mai dernier, le Collège Sainte-Anne a remporté des prix dans les catégories Stratégie d’affaires à succès et Entreprise de l’année (volet PME) aux Mercuriades 2024, organisées par la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Un concours pour entreprises méritantes, petites et grandes…

« Nous, on a posé notre candidature dans la catégorie Stratégie d’affaires », explique le président-directeur général du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi.

Les gagnants du prix Entreprise de l’année chez les PME et les Grandes entreprises sont choisis parmi les lauréats des 14 autres prix.

« Pour le premier, on avait un petit espoir, mais le deuxième, personne ne l’a vu arriver, celui-là », ajoute-t-il.

C’était la première fois dans l’histoire des Mercuriades que ces prix étaient décernés à un établissement d’enseignement.

Car le Collège Sainte-Anne est une PME, aux yeux de son président.

« Oui, on est une entreprise, soutient-il. On fonctionne comme une entreprise, en partie subventionnée, mais on a les mêmes règles de fonctionnement que toute entreprise. Pour aller aux Mercuriades, il faut que plus de 50 % de ses revenus ne proviennent pas de subventions. »

Stratégie d’affaires à succès

L’OBNL montréalais aurait pu être candidat au prix Croissance, s’il avait existé.

« Il y a encore une quinzaine d’années, on était une simple école, entre guillemets, de 1000 élèves au secondaire », souligne son président.

Le Collège en compte maintenant près de 4500.

« En l’espace d’une quinzaine d’années, on a multiplié notre clientèle par quatre, poursuit-il. Je pense que c’est ce qui a attiré l’attention des Mercuriades. »

Pendant la même période, l’effectif du Collège est passé de 100 à 585 employés.

Une stratégie sans stratégie

Ugo Cavenaghi définit son établissement comme une « école entrepreneuriale ».

Même si l’OBNL a remporté le prix Stratégie d’affaires à succès, sa démarche ne semble pas avoir procédé d’une intention à long terme.

« Ça s’est fait progressivement et sans stratégie au départ », confie le président. « On a répondu à des besoins. »

Comme la plupart des entreprises, sa croissance s’est d’abord effectuée de façon organique, puis par fusion et acquisition.

« On est passé d’une école à six écoles », constate-t-il.

Au Collège Sainte-Anne original, situé dans l’arrondissement de Lachine, s’est d’abord ajoutée en 2013 une annexe de niveau collégial. Deux ans plus tard, une école primaire a été construite à Dorval. Le Collège a fait bâtir en 2022 une nouvelle école secondaire à Dorval, conçue par l’architecte Pierre Thibault.

« Tout ce qu’on construit, tout ce qu’on rénove, on le fait avec nos fonds propres, affirme Ugo Cavenaghi. Il n’y a aucune subvention qui vient du Ministère pour nos agrandissements, nos achats ou nos fusions. »

Les subventions gouvernementales, qui équivalent à 60 % de la somme versée à l’école publique pour un élève ordinaire, doivent être consacrées aux services éducatifs. On écarte ici le débat sur le système d’éducation à trois vitesses, l’écrémage des meilleurs élèves et les coûteux services aux élèves en difficulté.

Fusions sans acquisition

Les fusions ont ensuite pris le relais.

En 2022, le Collège Sainte-Anne s’est attaché l’école Buissonnière, un établissement primaire privé bien connu d’Outremont.

« Ce sont eux qui sont venus nous voir en disant qu’ils avaient des enjeux de recrutement et de projets éducatifs », relate Ugo Cavenaghi.

« On est arrivés à la conclusion que s’ils entraient dans la famille, il y aurait des avantages de part et d’autre. On fait beaucoup d’économies d’échelle et c’est pour ça que notre modèle est intéressant. »

La plus récente transaction porte sur l’école préscolaire-primaire Sainte-Anne dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, fondée à l’origine par les Sœurs de Sainte-Anne, comme le collège du même nom.

Ugo Cavenaghi avait croisé sa directrice, qui allait prendre sa retraite et qui peinait à trouver une relève. « Je lui ai dit : “La cousine reviendrait-elle dans la famille ?” »

Les deux établissements vont fusionner en 2025.

« Entre-temps, on a pris le contrôle, entre guillemets, du conseil d’administration. »

Car techniquement, ce ne sont pas des acquisitions, mais des fusions, bien qu’elles associent un éléphant et une souris.

« On ferme les deux organisations et on en crée une nouvelle, ce qui fait qu’on récupère actif et passif », décrit-il. « Ce sont des OBNL, il n’y a donc pas de transactions financières. Moi, je n’achète pas une école. »

L’organisation est centrée autour d’un quartier général. « On l’appelle comme ça, à la blague. À partir de cette entité-là, on supervise et on encadre les six écoles et on leur fournit des services. C’est comme si c’était des succursales. »

Le dynamique entrepreneur maintient-il des objectifs de croissance ?

« Ce n’est pas à l’agenda », répond-il, avant de préciser : « Notre mandat à Sainte-Anne, c’est de réinventer l’école. »

« C’est un milieu très traditionnel. Du coup, en faisant des acquisitions, on prend le contrôle de l’école et c’est plus facile de partager notre vision pédagogique », explique-t-il. « Mais on ne ressemblera pas à un centre de services dans les prochaines années. L’idée, ce n’est pas d’avoir 25 écoles. »

Un centre d’innovation

Comme toute PME soucieuse de son avenir, le Collège Sainte-Anne a mis sur pied une équipe vouée à la R et D. Son centre d’innovation, comme l’appelle son président, compte une demi-douzaine de personnes. Avec des consultants externes, l’équipe travaille sur une application soutenue par l’intelligence artificielle qui ferait la correction automatique des textes rédigés par les élèves dans leurs cours de français.

« On est en train de travailler pour lancer cette application et possiblement la commercialiser. Ça permet à un prof de français de gagner 75 % de temps, c’est énorme. »

L’application est actuellement mise à l’essai au collège.

« À l’automne, on va essayer de la tester dans quelques établissements à l’extérieur, voir comment ils fonctionnent, pour éventuellement faire un déploiement au Québec, au Canada, puis à l’extérieur. »

Bref, l’école entrepreneuriale songe à l’exportation.

IMAGE TIRÉE DU SITE DE SKYRENU

Une illustration prospective d’un système modulaire de Skyrenu en mesure de traiter 1000 tonnes de CO2 par an directement sur un site de résidus miniers

Skyrenu en lice pour un prix de 50 millions

Skyrenu, qui œuvre dans le captage de carbone, pourrait capter 50 millions de dollars américains. L’entreprise de Sherbrooke est au rang des 20 finalistes en quête du grand prix de 50 millions de dollars américains de la compétition XPRIZE Carbon Removal, dont les vainqueurs seront annoncés en 2025. Financée par la Musk Foundation, cette compétition d’une durée de quatre ans invite les innovateurs à créer et défendre des solutions qui retirent le CO2 directement de l’atmosphère ou des océans et le séquestrent de manière durable et fiable. Pour remporter le grand prix, les équipes doivent faire la démonstration d’une solution viable pour le captage de 1000 tonnes de CO2 par année, modéliser les coûts pour une échelle d’un million de tonnes par année, et montrer la voie vers l’échelle du milliard de tonnes. Évalués par un panel de juges du XPRIZE Carbon Removal, les finalistes ont dû démontrer la maturité opérationnelle de leur technologie et son potentiel d’atteindre ces cibles. Fondée en 2021 sur la base de travaux universitaires, Skyrenu a mis au point une technologie qui recycle les résidus miniers et industriels pour capter et séquestrer le CO2 de manière fiable et durable. L’entreprise a déjà réussi à capter notre attention.

Une victoire au football pour Phil & Fred Pizzeria

C’est sans doute avec une pointe d’envie que ses grands concurrents constateront que les pointes de pizza de Phil & Fred Pizzeria seront avalées durant les matchs des Alouettes. Ses pointes de pizza au fromage et de pizza pepperoni et fromage seront offertes dans cinq concessions et 21 loges. Ce n’est pas une mince victoire pour la pizzeria québécoise : dans le passé, les concessions du stade Percival-Molson étaient acquises à de grandes chaînes canadiennes ou américaines. La collaboration entre les Alouettes et l’entreprise québécoise avait débuté à l’occasion du dernier Super Bowl. Phil & Fred Pizzeria a ouvert ses portes le 6 décembre 2019 à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ses propriétaires ont étendu leurs activités à la production et à la distribution de pizzas surgelées, distribuées dans les grands marchés d’alimentation. Plus de 350 000 pizzas ont depuis été vendues à travers la province. Dès le samedi 25 mai, les spectateurs pourront en faire l’essai dans les gradins pendant que les joueurs feront les leurs sur le terrain.

Les producteurs de fleurs coupées s’unissent

Une nouvelle association vient d’éclore. Les productrices et producteurs de fleurs coupées du Québec annoncent la création de l’Association des productrices et producteurs de fleurs coupées du Québec (APFCQ), fort pertinemment nommée. Alors que s’entame la plus fébrile période de vente de fleurs de l’année, l’association veut sensibiliser et éduquer les consommateurs québécois aux odorantes vertus des fleurs locales – bref, les mettre au parfum. « Non seulement elles se distinguent par leur qualité et leur fraîcheur, mais elles ont été cultivées par des producteurs de proximité, selon des pratiques durables et respectueuses de l’environnement », fait valoir Clémence Rivard Hiller, présidente de l’APFCQ et propriétaire d’Origine Fleurs, dans le communiqué. À l’heure actuelle, les fleurs coupées sont majoritairement importées de la Colombie, de l’Équateur, des Pays-Bas, des États-Unis et du Mexique, pour un volume d’affaires de 8,5 millions de dollars au Québec. La province compte actuellement 120 producteurs floraux recensés. Si leur association réussissait à sensibiliser les instances gouvernementales à leur cause, ce serait le bouquet.

13

C’est en juin qu’Avril ouvrira son 13supermarché santé, cette fois dans Griffintown. La succursale de 11 500 pi⁠2 trouvera place au rez-de-chaussée du nouvel édifice Griffin Square, au 1100, rue Ottawa. Un investissement de 4 millions.