Trois entreprises québécoises (et peut-être davantage) viennent de remporter des prix Good Design du Chicago Athenaeum, un musée privé d’architecture et de design qui décerne ce qui constitue peut-être les plus anciennes reconnaissances dans le domaine.

Un des lauréats est la firme Topo Design, en la personne du designer industriel Charles Godbout, pour le système de sièges d’aéroport Airwave qu’il a conçu pour le fabricant italien Altek Italia.

« Mes clients sont super contents », s’est réjoui le designer, le 15 décembre dernier.

Le système Airwave crée des zones d’intimité ou de petits salons avec des fauteuils à assise hexagonale munis de dossiers bas. Chaque siège peut être entouré d’une enceinte qui forme à la fois un dossier haut et un écran.

Lorsque les fauteuils sont juxtaposés en vis-à-vis, ces enceintes se connectent pour constituer une paroi continue qui les sépare et les isole, tout en formant une onde qui a inspiré le nom de la gamme.

IMAGE FOURNIE PAR TOPO DESIGN

Système de sièges d’aéroport Airwave de Topo Design

La série comporte des poufs, des fauteuils, des tables d’appoint et un système d’alimentation USB – une gamme tout en douceur et en confort, au travers de la rigueur de ses lignes épurées.

Des rencontres importantes

Mais comment un designer industriel québécois réussit-il à travailler avec un fabricant du nord de l’Italie, le pinacle des créateurs de meubles ?

Charles Godbout n’en est pas à son premier partenariat avec des fabricants européens réputés.

Après avoir été le fondateur et le président d’une entreprise de conception et de fabrication de systèmes d’exposition, il a fondé Topo Design en 1992.

Il se spécialise depuis lors dans « le mobilier et les produits pour l’habitat ». Il pratique une forme de design rare au Québec : le design prospectif. Il trouve des idées, fait la conception et propose ensuite les produits à des manufacturiers, souvent européens, mais également canadiens ou américains. « C’est une formule qui me donne beaucoup de liberté, dit-il. C’est ce qui m’a permis de voyager et d’établir des contacts. »

Les rencontres avec les fabricants étrangers sont souvent impromptues, à l’occasion d’expositions ou d’évènements internationaux. C’est l’occasion de « travailler avec des gens d’une autre culture, de te fondre là-dedans, d’apprendre tranquillement l’italien ».

Et la manière italienne.

Il y a quelques années, l’architecte Luc Plante et lui avaient présenté des concepts de produits sous la forme d’illustrations numériques extrêmement détaillées, croyant qu’ils feraient ainsi la preuve du réalisme du projet.

« On avait eu des refus polis, jusqu’à ce qu’un fabricant italien me dise : “Je vais t’expliquer quelque chose. Quand tu me montres des projets comme ça avec de belles images finies, comme fabricant, je deviens un exécutant et je ne suis pas partie prenante. J’aimerais mieux que tu me montres des esquisses et qu’on les travaille ensemble.” C’est ça, la méthode italienne. »

Des concours de circonstances

Il a rencontré les propriétaires d’Altek Italia en 2018, à l’occasion du Salon du meuble de Milan.

« C’est un concours de circonstances. »

Un concours qu’il a gagné, celui-là aussi.

« Quelqu’un m’avait présenté à ces gens-là. Ce sont deux frère et sœur qui ont repris l’entreprise familiale. »

Il leur a montré quelques projets de sièges d’aéroport qu’il avait déjà réalisés. Quelques mois plus tard, ils ont recontacté le designer québécois pour une participation à un concours de mobilier d’aéroport en Arabie saoudite. Charles Godbout a alors ébauché le futur système Airwave.

« Ils ont super tripé. On s’est rendus loin dans l’appel d’offres, et finalement, on ne l’a pas eu. Mais le projet a finalement été développé. »

Lancée en 2019

La gamme a été lancée en 2019. Le récent ajout d’un panneau intercalaire qui permet de ranger temporairement sa valise et d’accrocher ses vêtements et de nouvelles tables d’appoint trapézoïdales sont des nouveautés qui la qualifiaient à une inscription au concours Good Design 2022.

La firme de design québécoise Brio Innovation a elle aussi remporté un prix pour le siège pour technicien ambulancier qu’elle a conçu pour Demers Ambulances.

Le fabricant Lumca, de Quévec, a fait de même pour ses luminaires urbains Lio, Citii et Cosmo.

D’autres lauréats québécois nous ont peut-être échappé.

Les prix ont un prix

Les prix Good Design du Chicago Athenaeum ont été institués en 1950 par des créateurs influents, au rang desquels le célèbre architecte d’origine finlandaise Eero Saarinen et les non moins réputés designers américains Charles et Ray Eames.

Il dispute maintenant le marché à plusieurs concours internationaux, tels iF Design Award ou Red Dot Design Award.

Chacun décerne des centaines de prix et mentions. Cette pléthore ne signifie pas que le travail des lauréats n’est pas méritoire ou de grande qualité.

Mais ces prix ont souvent un prix.

« Je ne suis pas dupe, ce sont des machines, constate Charles Godbout. Ça s’est accéléré depuis une dizaine d’années, tant en architecture qu’en design : les prix, c’est une industrie. »

Car « une fois que tu as ton bonbon, que tu as gagné, il faut que tu paies ».

Il donne l’exemple d’un concours de design organisé en Europe.

« Quand tu gagnes le Best of the Best, tu mets le pied dans l’engrenage. Ça te coûte 10 000 euros : il faut que tu achètes le package, les licences, le marketing. Tu n’as pas le choix, c’est contractuel. »

Un prix Good Design du Chicago Athenaeum n’est pas bon marché non plus. « Pour avoir la licence pour mettre le logo Good Design sur ton catalogue, ton produit, tes photos, c’est 3000 $ US pour deux ans. »

Pour autant, Charles Godbout se refuse à bouder son plaisir.

« Il y a quand même des bénéfices. Il y a une reconnaissance. Pour moi, ce n’est pas une finalité, c’est un outil. Oui, ça permet d’avoir de la visibilité, mais ça tisse des liens avec ton client. Mes clients sont super excités, ils vont faire des communiqués. Ça leur sert avec leurs clients, leurs distributeurs. »

« Ma récompense, elle est là. Mon aventure de voyage et de design, c’est une aventure surtout humaine. »

Une centenaire qui se porte bien

PHOTO FOURNIE PAR JNB DISTRIBUTEUR AGRICOLE

Antoine Brochu, directeur de JNB Distributeur agricole

Le distributeur agricole JNB, dont les racines plongent en 1913, a ouvert son nouveau centre de distribution, ce qui augure favorablement de sa longévité. Situées à Saint-Lambert-de-Lauzon, les nouvelles installations ont été présentées par Antoine Brochu, directeur de JNB Distributeur agricole et par ailleurs arrière-petit-fils de Joseph-Napoléon Brochu, fondateur de l’entreprise. Situé dans une ancienne meunerie, le nouveau centre de distribution de 13 000 pi⁠2 distribuera plus de 4500 produits agricoles par l’entremise de détaillants. JNB Distributeur agricole trouve son origine dans la ferme de Joseph-Napoléon Brochu, bientôt suivie d’un magasin général. L’entreprise avait étendu ses activités avec l’acquisition de meuneries et de fermes d’élevage, maintenant regroupées dans la division Agri-Marché, détenue par le Groupe Brochu. Le magasin général est lui-même à l’origine d’un groupe de quatre quincailleries où l’entreprise vend des fournitures agricoles et du matériel d’élevage. C’est cette expérience qui a incité Agri-Marché à créer JNB Distributeur agricole en juillet 2022. « Pour la croissance de l’entreprise, on a décidé de prendre le volume qu’on avait dans nos quatre quincailleries et dans nos propres fermes pour s’élever comme distributeur et développer d’autres détaillants agricoles au Québec, en Ontario et dans les Maritimes », a expliqué Antoine Brochu dans un entretien téléphonique. La nouvelle division a repris les initiales du fondateur. « Il avait commencé avec un magasin général qui ressemblait étrangement aux magasins qu’on développe aujourd’hui, d’où le nom JNB Distributeur agricole. »

Nouveau décor pour Meubles Perez

Des négociations abouties. Le président de Bouty, A.D.I. Art Design International et Modullis, Éric Morin, a annoncé la création d’un partenariat avec Meubles Perez, concepteur et fabricant de mobilier résidentiel et commercial haut de gamme. L’entreprise de Montréal se joint à l’ensemble formé de Bouty, spécialisée dans la conception et la fabrication de chaises et fauteuils pour les environnements d’affaires, d’A.D.I. Art Design International, qui se voue aux sièges de bureau ergonomiques, et de Modullis, qui complète le décor avec la conception et la fabrication de systèmes de cloisons modulaires intérieures. Pour Meubles Perez, cette entente ouvre la porte « à de nouvelles ressources qui lui permettront de mieux gérer sa forte croissance et d’améliorer son offre de service ». Meubles Perez a été fondée en 2002 par Daniel Perez et sa conjointe Richele Shafer, qui demeurent à la tête de l’entreprise.

Renouvellement de l’entente entre Agro-100 et la Cimenterie Ash Grove

PHOTO FOURNIE PAR AGRO-100

Éric Bouchard (directeur général de l’usine Ash Grove), Yannick Munger (directeur, valorisation et économie circulaire d’Ash Grove) et Stéphane Beaucage (président d’Agro-100)

Un partenariat qui renaît de ses cendres. Le fabricant de fertilisants Agro-100 et la Cimenterie Ash Grove, toutes deux de Joliette, ont renouvelé pour une année supplémentaire l’entente qui assure à la première son approvisionnement en poussière de cimenterie chez la seconde. Savamment tamisée, cette poussière est un élément essentiel de la chaux fertilisante proKa d’Agro-100 – un neutrichaulant, dit-elle. L’entreprise développe, fabrique et commercialise des produits fertilisants en réutilisant des matières résiduelles d’origine industrielle. Plusieurs centaines de milliers de tonnes métriques de poussière de cimenterie ont été revalorisées par Agro-100 au fil des ans. Le fertilisant proKa est distribué au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

25

C’est l’âge atteint par La Forfaiterie, spécialiste en forfaits et chèques-cadeaux en tous genres. Son premier kiosque, qui devait être temporaire, avait été ouvert en novembre 1997 au centre Laurier Québec pour les Fêtes. L’entreprise compte maintenant neuf boutiques dans les régions de Québec et Montréal et emploie 43 personnes à temps plein.