L’innovation : oubliez les croustilles, les tablettes de chocolat ou les autres friandises pouvant être achetées en libre-service. Ce sont des bagels frais que les passants retrouvent dans la machine distributrice située aux abords de la route 132, en plein cœur du village de Saint-Simon-de-Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent.

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PHOTO FOURNIE PAR SAINT-SIMON BAGEL

Sur la route 132, un énorme bagel a été accroché, interpellant les automobilistes sur la route entre Rivière-du-Loup et Rimouski.

Saint-Simon Bagel a été fondée il y a 12 ans par un couple qui préparait et vendait ses produits dans sa maison située dans le village du même nom. Sur la route 132, un énorme bagel a été accroché, interpellant les automobilistes sur la route entre Rivière-du-Loup et Rimouski. En raison du fort achalandage — surtout pendant l’été —, les propriétaires ont décidé il y a à peine quelques années d’installer une machine distributrice sur leur terrain, leur permettant de se concentrer sur la production et donnant la possibilité aux amateurs de bagels d’en acheter à toute heure du jour.

Mais voilà que le couple désireux de prendre sa retraite a vendu l’entreprise. Marie-Josée Bastien en a fait l’acquisition en mai. Résidant à Rimouski, là où se trouve également le nouveau lieu de production de Saint-Simon Bagel, Mme Bastien a déménagé le bagel géant et la machine distributrice de l’autre côté de la route, dans le parc municipal, face à la maison des anciens propriétaires.

PHOTO FOURNIE PAR SAINT-SIMON BAGEL

La cabane avec la machine distributrice a été déménagée de l’autre côté de la route, dans le parc municipal, face à la maison des anciens propriétaires.

Ainsi, Mme Bastien n’a pas besoin d’être sur place. Et, en cette période de pénurie de main-d’œuvre, la machine remplace un employé qu’elle devrait payer pour accueillir les clients puisque ceux-ci sont habitués d’acheter des bagels à Saint-Simon, explique-t-elle au bout du fil. Elle économise aussi sur la location du local.

C’est moi, la patronne, c’est moi, la cuisinière, c’est moi, la livreuse. Une machine distributrice, c’est sûr que ça aide. C’est un moyen direct de pouvoir faire des ventes, sans avoir à louer un espace.

Marie-Josée Bastien, propriétaire de Saint-Simon Bagel

Le fonctionnement est assez simple. Il suffit de faire tourner le sac de bagels choisi jusqu’à ce qu’il arrive vis-à-vis de la petite porte. Une fois le paiement par carte ou en argent comptant effectué, le client n’a qu’à ouvrir la porte pour prendre ses achats.

La cabane abritant la machine qui peut contenir 45 sacs de 6 bagels est ouverte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. « Courir le matin à Saint-Simon pour ouvrir la porte. Courir le soir à Saint-Simon pour fermer la porte, ça ne m’intéressait pas. »

Marie-Josée Bastien admet également qu’elle préfère se consacrer à sa production, sans devoir servir des clients en même temps. Les deux tâches sont difficiles à combiner, assure-t-elle. « Pendant que la pâte lève, on n’a pas le temps de faire autre chose », souligne celle qui sort quotidiennement de ses fours entre 80 et 100 douzaines de bagels. « Il faut s’en occuper immédiatement. C’est difficile de passer notre temps à courir entre les clients et les fours. »

Les défis

Si la fameuse machine distributrice facilite la vie de Mme Bastien, elle lui donne parfois du fil à retordre. D’abord, elle ne peut évidemment pas se remplir par elle-même.

« J’ai payé un employé tout l’été pour la remplir quatre ou cinq fois par jour. En période de fort achalandage, la machine se vide vite ! », souligne en riant Marie-Josée Bastien, ajoutant dans la foulée que cette personne venait sur appel en aide aux clients qui peinaient à faire fonctionner la machine.

« J’ai un client qui m’a forcé une porte de la machine, donc il a tout brisé le système, pour une grosse facture de 1000 $. Une fois qu’une porte est endommagée, les autres ne fonctionnent plus. »

« Il y a ceux qui brisent la machine, ceux qui essaient d’avoir des bagels gratuitement, ceux qui partent avec les tapis de la cabane », énumère-t-elle.

L’avenir

Malgré les difficultés, Marie-Josée Bastien pourrait bien faire l’acquisition d’une autre machine distributrice, à plus grande capacité. « Une machine, c’est sûr qu’ici à Rimouski, ça m’aiderait. Ça me ferait un autre point de vente. » Un autre bagel géant pourrait donc apparaître bientôt dans le paysage.