Parlons physique quantique.

L’Institut quantique (IQ) de l’Université de Sherbrooke a reçu l’appui décisif de Lockheed Martin Canada, qui se joint à son Espace IBM Quantique – une communauté de chercheurs et d’entreprises qui s’intéressent aux applications concrètes de la science quantique.

Avec ce partenariat, Lockheed Martin Canada versera 500 000 $ à l’Institut quantique, dans un engagement total de 1,3 million destiné à favoriser les retombées industrielles et technologiques de l’informatique quantique.

« C’est un jalon important. On fait beaucoup d’efforts, et ils sont à nouveau récompensés », se réjouit le directeur scientifique de l’Institut quantique, Alexandre Blais.

Lockheed Martin Canada travaillera avec le groupe de recherche en information quantique qu’il dirige pour explorer le potentiel de certains algorithmes quantiques.

Attrait confirmé

L’adhésion de Lockheed Martin Canada confirme l’attrait de l’Espace IBM Quantique et ajoute à son champ gravitationnel, ce qui lui permettra d’attirer dans son orbite davantage de petites et de grandes entreprises qui s’intéressent aux technologies quantiques.

« On est un institut de recherche, mais on veut quand même amener nos travaux vers les prototypes, vers quelque chose d’utile pour la société, au-delà des résultats de la recherche fondamentale, expose Alexandre Blais. Mais pour faire ça, il faut continuer à attirer les meilleurs talents et construire une communauté de la quantique. »

Pour les quelques-uns d’entre nous qui ne seraient pas physiciens nucléaires, rappelons que la science quantique s’intéresse aux propriétés des particules fondamentales de la matière, notamment le transfert d’énergie par portions et leur déroutante capacité à maintenir simultanément deux états différents.

« On a compris, au cours des dernières années, qu’on pouvait faire beaucoup plus que ce qu’on pensait avec la quantique, indique le professeur. En utilisant de façon beaucoup plus active la quantique, on arrive à des technologies qui sont carrément impossibles autrement. »

Masse critique

L’IQ a été créé en 2016 quand un investissement de 33,5 millions de dollars sur sept ans du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada a permis de rassembler les chercheurs de l’Université de Sherbrooke qui travaillaient déjà sur la science et les technologies quantiques.

Depuis une dizaine d’années, cette masse critique attire davantage de talents quantiques autour de son noyau de spécialistes de haut niveau.

« En date aujourd’hui, ce sont 32 professeurs, donc 32 groupes, 250 étudiants et une vingtaine de techniciens professionnels, énumère Alexandre Blais. C’est quand même une entreprise de taille majeure. »

Les travaux de l’Institut s’articulent autour trois axes : l’information quantique (ordinateurs quantiques et applications de communication quantique), les matériaux quantiques (qui mettent à profit les propriétés quantiques) et l’ingénierie quantique (les applications concrètes).

Communauté quantique

En partenariat avec IBM, l’IQ a lancé en 2020 son Espace quantique IBM pour sensibiliser les PME et les plus grandes entreprises aux possibilités de ce champ fertile à peine défriché.

L’Institut voulait créer cette communauté de chercheurs et d’usagers « pour que les PME et les entreprises québécoises comprennent qu’il y a une occasion avec la quantique », explique Alexandre Blais.

L’Espace quantique IBM est l’un des 14 quantum hubs, ou pôles quantiques, mis sur pied par le géant américain, explique le directeur chercheur.

« C’est une collaboration privilégiée entre des centres de recherche comme le nôtre et IBM, qui nous donne accès à ses prototypes d’ordinateurs quantiques. »

Cette voie privilégiée procure à l’Institut un « formidable outil de recherche », dit-il.

« On peut y accéder en ligne, les programmer, voir comment ça fonctionne et développer de nouvelles applications. Ce n’est pas de la science-fiction : je peux vraiment, avec mon ordinateur, me “loguer” et commencer à contrôler un prototype d’ordinateur quantique. »

Tester ses idées

Les travaux de l’Institut quantique ont d’ailleurs contribué au développement de ces prototypes, souligne-t-il.

« C’est également un formidable outil pour attirer l’attention des usagers potentiels. »

Par l’entremise de son Espace quantique IBM, l’Institut offre aux entreprises membres une plateforme où elles « peuvent venir tester leurs idées » sur ces ordinateurs quantiques.

L’Institut quantique a également une vocation de communication et de vulgarisation, qui s’exprime dans son programme Curieux quantiques – rien à voir avec les chants de Noël.

« Depuis la création de Curieux quantiques, on a parlé à 5000 personnes un peu partout au Canada, dont des centaines d’étudiants dans une vingtaine de cégeps un peu partout autour de la province. »

Création de PME

L’Institut quantique produit aussi des bourgeons.

« On a trois jeunes pousses en quantique », se réjouit Alexandre Blais.

Deux s’intéressent aux capteurs quantiques, l’autre explore de nouvelles voies pour la conception des ordinateurs quantiques.

« Et il y a une jeune pousse de Vancouver qui s’est installée à Sherbrooke. »

D’autres bonnes nouvelles sont à venir, assure-t-il.

« Il y a déjà un effet très concret hors des murs de l’Institut. Une cinquantaine d’emplois ont été créés grâce à la quantique, au cours des dernières années. »

Le Groupe Rivières creuse son lit en Basse-Côte-Nord

PHOTO GETTY IMAGES

Les activités du Groupe Rivières se concentreront dans la région de la Basse-Côte-Nord.

Steel River Group, consortium diversifié de gestion, de développement et de construction détenu par des Autochtones et établi à Calgary, a annoncé la création d’une nouvelle société en terre québécoise, le Groupe Rivières. Les activités du Groupe Rivières se concentreront dans la région de la Basse-Côte-Nord, d’où sont originaires plusieurs membres de l’équipe de Steel River. Lui-même originaire de Rivière-Saint-Paul, près de Blanc-Sablon, Chad Keats a été nommé directeur général de la société, qui ouvrira un bureau local une fois ses activités lancées. Le Groupe Rivières, qui se décrit comme une entreprise de construction générale et de sous-traitance spécialisée en génie civil, en développement résidentiel et en rénovations, veut favoriser les emplois dans les communautés autochtones de la région et réduire l’exode des travailleurs en quête d’emploi dans la construction. « En permettant aux Bas-Côtiers de rester dans leur région et d’embaucher des gens du coin, nous contribuerons à créer des occasions économiques durables pour les générations à venir », a soutenu Trent Fequet, fondateur et PDG de Steel River Group, dans un communiqué. Avec l’ajout du Groupe Rivières au Québec, Steel River étend son bassin d’un océan à l’autre, s’est réjouie l’entreprise.

25 millions pour Explorance

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Samer Saab, PDG d’Explorance

Il y a de quoi exprimer sa satisfaction. La firme montréalaise Explorance, qui propose des solutions de mesure d’expérience pour étudiants et employés, vient d’obtenir un investissement de 25 millions de dollars de la part d’Investissement Québec. Ce premier financement institutionnel externe est destiné à renforcer sa croissance sur les marchés mondiaux. Les solutions et les plateformes d’Explorance permettent aux établissements d’enseignement et aux entreprises d’évaluer l’apprentissage et de mesurer la satisfaction de leurs étudiants et leurs employés. Fondée en 2003 à Montréal, où est toujours situé son siège social, Explorance a des bureaux à Chicago, Chennai, Melbourne, Amman et Londres. Cette année, plus de 20 millions d’étudiants et d’employés venant des quatre coins du monde ont exprimé leur opinion avec les outils de l’entreprise. Au cours des quatre dernières années, Explorance a augmenté ses revenus de 238 % et a élargi sa clientèle de 115 %.

Les fabricants de meubles invités à s’engager sur la bonne voie

IMAGE TIRÉE DU SITE MEUBLEDUQUEBEC.COM

Mobilier de cuisine créé par le fabricant québécois Verbois

L’Association des fabricants de meubles du Québec (AFMQ) vient de lancer le premier programme d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement destiné à ce secteur d’activité. C’est une façon pour les fabricants de meubles de s’asseoir autour de la même table afin d’affronter en commun l’instabilité des chaînes d’approvisionnement. Plus concrètement, ce programme de transport mutualisé permettra aux fabricants participants de réduire leur empreinte écologique et d’abaisser leurs frais de transport. Soutenu par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, le programme Sur la bonne voie – c’est son nom – est mis en place en collaboration avec la firme Cedric Millar, spécialisée dans les services logistiques de type 4PL (fourth party logistics, ou quatrième stade d’externalisation des activités logistiques d’une entreprise). Plusieurs entreprises participent déjà à la phase d’évaluation. La collecte de données permettra, dans un horizon d’un an, de fixer des cibles qui deviendront une norme dans l’industrie. L’AFMQ, qui en fera activement la promotion, espère que ses membres monteront à bord en grand nombre.

60 %

C’est le taux d’entrepreneurs québécois qui souhaitent céder leur entreprise, mais ne trouvent pas de relève. Ce chiffre désolant incite le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec à lancer Mouvement Repreneuriat. Développé avec la Ville de Montréal et présenté par Desjardins, ce programme veut favoriser le transfert d’entreprise comme voie entrepreneuriale pour les jeunes gens d’affaires du Québec.