Un bateau pour la pêche au homard électrique – le bateau, pas le homard.

Conception navale FMP, de Newport, en Gaspésie, a lancé la construction de son premier homardier en aluminium à motorisation hybride.

« C’est un projet important pour nous », indique Patrick Fortier-Denis, l’ingénieur maritime de l’entreprise. « Je travaillais auparavant pour un centre de recherche maritime, et ce cas-là était précisément un de ceux que j’avais identifiés avec un fort potentiel d’hybridation. »

Le homardier de 36 pi de longueur et 12 pi de largeur est un petit bateau côtier propulsé par un moteur hors-bord à essence, à côté duquel s’accrochera un hors-bord électrique.

« Pour nous, c’est ce qui avait le plus de sens, parce qu’il faut penser aussi aux installations portuaires, constate l’ingénieur. En Gaspésie et en région, les ports de pêche n’ont pas tous des installations électriques qui permettent de recharger de très grosses batteries en une soirée. »

Les pêcheurs qui veulent rapidement se rendre dans leur zone de pêche et en revenir pourront mettre à profit la puissance du moteur à essence, pour n’utiliser que le moteur électrique lors des manœuvres à petite vitesse autour des casiers.

Coque en aluminium

Le gain de poids de la coque en aluminium permet à ce petit homardier d’accueillir une batterie de grosseur raisonnable, pour « obtenir des gains non seulement écoénergétiques, mais aussi dans la qualité de vie du pêcheur ».

Sur les bateaux de cette taille, les treuils sont habituellement mus par un dispositif hydraulique activé par un petit moteur à essence placé sur le pont. « C’est comme si le pêcheur avait un moteur de tondeuse à essence à côté de lui toute la journée. »

Avec un système hybride, il sera remplacé par un moteur électrique.

« J’aime à dire qu’on va redonner un peu la poésie dans la pêche, poursuit Patrick Fortier-Denis. Ils vont pouvoir relever les cages en silence et profiter des beaux couchers de soleil sur la baie des Chaleurs. Je pense que ça n’aura pas de prix pour eux. »

Toujours innover

Depuis la coque jusqu’aux superstructures, le bateau est entièrement dessiné par l’ingénieur et sa petite équipe : deux employés permanents et un étudiant à temps partiel.

« On essaie toujours d’innover, autant dans nos formes de coques que dans la façon dont on les construit », dit-il.

Les varangues et les membrures qui forment la structure interne de la coque en aluminium sont découpées avec des encoches qui facilitent leur positionnement et leur assemblage, en prévision du soudage. « Les pièces s’emboîtent l’une dans l’autre, comme un gros casse-tête », décrit l’ingénieur.

Le temps d’assemblage s’en trouve réduit, un grand avantage dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

« Au lieu d’avoir des soudeurs et des assembleurs qui passent leur temps à courir et à essayer de comprendre où la pièce va sur le bateau, ils peuvent se concentrer à faire un beau bateau », lance-t-il en riant.

Un demi-million

Le homardier devrait être livré au printemps, à temps pour la nouvelle saison.

Le coût du projet s’élève à 487 000 $. Conception navale FMP et le Chantier naval Forillon, qui mène de son côté un programme similaire, viennent tous deux de recevoir des subventions d’environ 200 000 $ du Programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des créneaux d’excellence du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec.

« On va pouvoir l’un et l’autre tirer des leçons de ces expériences », se réjouit Patrick Fortier-Denis.

Carnet rempli

Conception navale FMP a été fondée en 2017 par Francis Parisé (père) et ses fils, Matthew et Francis.

La famille possédait déjà à Port-Daniel un atelier de soudure où elle faisait l’entretien de bateaux.

En 2019, l’entreprise a engagé l’ingénieur maritime Patrick Fortier-Denis pour créer son propre service de conception à l’interne.

« Depuis un an et demi, c’est moi qui fais la conception, dit-il. On est en train de finir notre premier bateau en aluminium conçu à l’interne. Le bateau hybride est notre deuxième. »

Six navires ont été fabriqués depuis 2017. Les quelque 45 employés de l’entreprise parachèvent un crabier semi-hauturier de 72 pi qui sera livré au cours des prochaines semaines au Nouveau-Brunswick.

Un crabier de 75 pi, dont la fabrication vient d’être lancée, est destiné à la Nouvelle-Écosse.

Différents concepts

Tous deux sont basés sur des concepts acquis à l’extérieur.

« Mais notre prochain crabier, qu’on va commencer dans un an, va être un concept interne », affirme Patrick Fortier-Denis.

« En ce moment, notre carnet de commandes de crabiers est officiellement rempli pour trois ans. Et on est en discussion avec d’autres clients pour encore plus loin dans le temps. »

La conception de bateaux hybrides est menée en parallèle. Pour l’instant, l’entreprise veut assurer la pénétration du marché pour son homardier côtier avant de faire la mise à l’échelle de la technologie sur de plus gros bateaux – une étape qui viendra bientôt, assure l’ingénieur.

Mais d’abord, « on veut que notre prototype soit assez vendeur pour que les gars se disent : j’aimerais ça, moi, pêcher et ne plus entendre ma tondeuse ! »

7 millions pour Pyrowave

PHOTO TIRÉE DU SITE DE PYROWAVE

Pyrowave, spécialisée dans l’électrification des procédés chimiques par micro-ondes à faible empreinte en carbone, a obtenu un soutien financier de 7 millions de dollars du gouvernement du Québec, par l’entremise du programme ESSOR, administré par Investissement Québec. Fondée en 2014, l’entreprise a notamment mis au point un procédé de dépolymérisation catalytique par micro-ondes des plastiques de récupération. Cette technologie brevetée permet de restaurer les plastiques à un état moléculaire identique aux matières vierges, à une fraction du coût et de l’émission de gaz à effet de serre. Cette facilité de crédit permettra à Pyrowave d’agrandir son usine-pilote et son Centre d’excellence en technologies micro-ondes, situés à Salaberry-de-Valleyfield. Le prêt favorisera également l’ajout d’une douzaine de personnes à son équipe de chercheurs. Enfin, l’entreprise en profitera pour rapatrier son siège social au Québec.

Deux des cent femmes les plus influentes au Canada

PHOTO TIRÉE DE SON COMPTE TWITTER

Léonie Côté-Martin

Infirmière de profession et présidente du Groupe Serenis, Léonie Côté-Martin est une des 14 lauréates du concours Top 100 Most Powerful Women in Canada dans la catégorie Entrepreneures. Le Groupe Serenis se spécialise dans le placement de personnel de soins de santé et dans les services de soins à domicile. En 2017, Léonie Côté-Martin avait acquis la toute première franchise de Serenis, puis avait fait le rachat complet de l’entreprise l’année suivante. Au cours des dernières années, le Groupe est passé de 5 à 500 employés à travers le Québec, avec 16 franchisés. Lise Lapointe, présidente fondatrice de Terranova Security, une entreprise vouée à la sensibilisation à la cybersécurité, est également au nombre des lauréates dans la catégorie Entrepreneure. Le concours Top 100 Most Powerful Women est une création de WXN (Women’s Executive Network).

Une norme pour aider les PME à prévenir les cyberattaques

Les petites entreprises peuvent elles aussi être la cible de cyberattaques, d’autant plus que l’année 2021 s’annonce particulièrement fertile à ce chapitre. Pour les inciter à protéger leurs systèmes des pirates informatiques, le CIO Strategy Council vient de publier une nouvelle norme, conçue pour l’utilisateur non spécialisé. La norme CAN/CIOSC 104 : 2021, Contrôles de cybersécurité de base des petites et moyennes organisations, propose des consignes et des modèles clés en main qui aideront les PME démunies ou décontenancées à renforcer leur cybersécurité. Elle s’appuie notamment sur les Contrôles de cybersécurité de base pour les petites et moyennes organisations, publiés par le Centre canadien pour la cybersécurité, et sur des références internationales comme la norme ISO/IEC 27 001 Management de la sécurité de l’information. Elle s’insérera dans les exigences du programme de certification volontaire CyberSécuritaire Canada.

Téléchargez la norme gratuitement

200 000

Deux cent mille arbres plantés en deux ans. C’est l’objectif que KaseMe, petit fabricant d’étuis créatifs pour cellulaires, espère atteindre avant la fin de l’année. Il lui manque moins de 10 000 arbres pour y parvenir. En 2020, l’entreprise beauceronne s’était engagée sur cette voie avec Ecologi, une fondation de Bristol, au Royaume-Uni. Chaque année, KaseMe se fixe un nouvel objectif.