Pour avancer, il faut apprendre à marcher.

À marcher sur les planchers d’usine, pour tâter le pouls des travailleurs et ausculter la production. La tournée de plancher est à la fois une technique et un art !

Son apprentissage est l’objectif d’un projet qui réunit six entreprises du secteur de la conception et de la fabrication de machines, un concepteur d’applications industrielles, une firme-conseil en gestion et un fabricant de robustes tablettes électroniques.

Au cours des prochains mois, une vingtaine de gestionnaires de ces six manufacturiers participeront au développement et à l’amélioration de l’application québécoise Gemba Walk, qui facilite et organise les tournées de plancher d’usine. Ils seront ensuite soutenus dans l’intégration de ces habitudes et de ces technologies dans leur milieu de travail.

Le maître d’œuvre de cette initiative est Créneau machines, un organisme voué au développement du secteur de la conception et de la fabrication de machines en Mauricie et sur les territoires des MRC de Bécancour et de Nicolet-Yamaska.

« Notre travail est de réunir les entreprises pour développer des projets communs qui vont être collaboratifs, pour les faire grandir », décrit sa directrice, Nancy Allaire.

Synergie

Présentée dans un de ses programmes de formation pour contremaîtres, la notion de tournée de plancher avait suscité la curiosité et l’intérêt de quelques entreprises de la région.

En milieu industriel, les superviseurs et contremaîtres doivent – ou devraient – parcourir les lieux de production pour noter les besoins, les écarts et les difficultés.

« Quelquefois, les contremaîtres faisaient cette tournée de plancher, mais ils prenaient des notes sur un bout de papier, relate Nancy Allaire. Le bout de papier, bien souvent, se retrouvait sur le bureau, puis un autre s’ajoutait par-dessus, et il ne faisait rien avec ces documents. »

PHOTO FOURNIE PAR CRÉNEAU MACHINES

Nancy Allaire, Créneau Machines ; Eva-Marie Naguy-Cloutier, Les Machinerie Pronovost ; Joaquim Blanchette, Hydrexcel ; Denis Bordeleau, Acier Rayco ; Dave Lemire, Soudure DLemire ; Miguel Valero, Rotec International ; Sébastien Coulombe, Synerforce ; Francis Rondeau, Groupe Shift et Nadia Pelletier, Concept numérique. (Absent de la photo : Dominique Chouinard, Papillon et Fils.)

Le Groupe Shift, jeune entreprise de Bécancour spécialisée dans le développement d’applications pour le secteur industriel, y a vu l’occasion de mettre à l’épreuve et d’améliorer son application mobile de gestion de tournée de plancher Gemba Walk, pour mieux l’adapter au secteur de la fabrication de machines.

Devant cette convergence d’intérêts, Créneau machines a monté un projet, pour lequel six entreprises de la Mauricie et du Centre-du-Québec se sont portées volontaires : Acier Rayco, Papillon et Fils (Groupe Mécanitec), Les Machineries Pronovost, Rotec International, Soudure DLemire et Hydrexcel.

Pour les soutenir dans leur démarche et faciliter la mise en place de cette technologie, l’organisme a fait appel à la firme-conseil en gestion Synerforce.

Ce virage numérique aidera les six entreprises à améliorer leur productivité et à atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre, fait valoir Nancy Allaire, mais elles y trouvent également un esprit d’équipe et une synergie.

« Elles collaborent, elles partagent de l’information, elles s’entraident. Cette richesse est inestimable. »

Tablette à toute épreuve

Concept numérique s’est joint au projet pour fournir aux entreprises participantes ses robustes tablettes numériques industrielles Kalliope, compatibles avec l’application Gemba Walk.

« On boucle tout ça ! », lance Nadia Pelletier, gestionnaire de projet chez Concept numérique. « On fournit à ces entreprises une tablette Kalliope KM7 ou KM8. »

Conçues pour les milieux hostiles, les tablettes de l’entreprise sont à l’épreuve des chocs et fonctionnent dans les plus grands froids. Ce qui ne les empêche pas de susciter un grand intérêt en Afrique de l’Ouest, où l’entreprise a un représentant.

La petite entreprise de Shawinigan crée elle-même ses produits, qu’elle fait fabriquer à l’étranger, mais elle prévoit rapatrier l’assemblage avec l’ouverture d’une usine locale en 2022.

Dans laquelle se feront des tournées de plancher, bien sûr.

Hé, allô à l’Italie !

PHOTO FOURNIE PAR HEYALLO

La présidente de HeyAllo, Noémie Desrochers (à gauche), et son équipe

La même idée avait germé deux fois sous l’impulsion de la pandémie. Chacun de leur côté et presque simultanément, HeyAllo et Salu.video avaient créé des plateformes qui permettaient aux artistes désœuvrés de toucher un revenu d’appoint en proposant à leurs admirateurs de tourner pour eux de courtes vidéos personnalisées. Pour chaque vidéo, une somme était versée à un organisme de charité. Depuis novembre 2020, les 4000 vidéos produites sur les deux plateformes ont généré des dons totalisant 67 000 $, remis à plus de 50 organismes. Elles ont uni leur force au début d’octobre, ce qui leur a permis de réunir une écurie de plus de 435 personnalités et d’augmenter « substantiellement » leur potentiel de croissance. Le groupe poursuit ses activités sous le nom HeyAllo. « L’entreprise est à la veille de conclure une première vente en Italie afin que d’autres puissent utiliser la même plateforme technologique, mais avec leur propre image de marque et leurs célébrités, en l’occurrence des joueurs de soccer européens », a informé Noémie Desrochers, présidente de HeyAllo.

Consultez le site de HeyAllo

Approvisionnement de 10 millions pour Cook it…

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Cook it a lancé la première boîte-repas au Québec, en 2014

Ce n’est pas un fond de casserole, mais tout de même… Le Fonds de solidarité FTQ vient d’accorder un financement non garanti de 10 millions de dollars à l’entreprise montréalaise Cook it, qui avait lancé la première boîte-repas au Québec en 2014. Cet assaisonnement financier permettra notamment à Cook it de moderniser son usine de l’arrondissement de Saint-Laurent, avec des technologies opérationnelles et des équipements d’automatisation qui accroîtront sa productivité. Autant de temps gagné pour se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée comme la personnalisation des boîtes-repas et le contrôle de la qualité, fait valoir l’entreprise. Cook it emploie actuellement quelque 530 personnes à son siège social du centre-ville et dans son usine de production de 34 000 pieds carrés.

… et injection de 2,3 millions pour Medzy

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sonia Boutin, cofondatrice de la plateforme de télépharmacie Medzy

Medzy, la première plateforme technologique de pharmacie virtuelle à voir le jour au Québec, a reçu une injection de capital de 2,3 millions de dollars, qui lui permettra d’accélérer sa pénétration du marché canadien. Une certaine forme de passeport, en quelque sorte. Outre ses investisseurs actuels, le tour de financement de Medzy a été mené avec la participation d’Investissement Québec, dans le cadre du programme Impulsion PME, et du groupe d’investisseurs privés TGIC. Créée en 2019, la plateforme de télépharmacie permet à ses clients de commander leurs médicaments en ligne, en interaction continue et confidentielle avec leur pharmacien, fait valoir l’entreprise. Elle intègre un système de rappels et de suivi. « En seulement 18 mois, Medzy a démontré l’efficacité de son modèle d’affaires et prouvé que la demande pour les services de pharmacie en ligne est bien réelle », a indiqué Sonia Boutin, elle-même pharmacienne, dans un communiqué. Plus de 10 000 personnes ont utilisé la plateforme jusqu’à présent – un nombre qu’elle se promet d’accroître avec ses nouveaux partenaires.

3 sur 5

C’est la proportion (58 %) de propriétaires de PME qui ne recommandent pas de se lancer en affaires à l’heure actuelle, selon un nouveau sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui en est prodigue. La pénurie de main-d’œuvre est le principal motif de ce pessimisme : parmi les propriétaires décourageants, neuf sur dix ont cité cet enjeu.