L’innovation

Le luminaire SF05A de Sollum est un système programmable d’éclairage intelligent à DEL, qui permet de recréer en serre l’éclairage solaire. L’appareil peut reproduire et moduler tous les spectres visibles de la lumière naturelle du soleil, correspondant à n’importe quelle heure, latitude ou saison.

Qui

PHOTO FOURNIE PAR SOLLUM

Gabriel Dupras, cofondateur et vice-président, recherche et développement, de Sollum, Louis Brun, cofondateur, président et directeur général, et François Roy-Moisan, cofondateur et chef des technologies

Sollum a été fondée en 2015 par François Roy-Moisan, Gabriel Dupras et Jacques Poirier, trois étudiants de l’École de technologie supérieure (ETS) qui cherchaient à reproduire artificiellement la lumière du soleil pour caractériser les panneaux solaires sur lesquels ils travaillaient. Louis Brun s’est joint à l’équipe en 2016 à titre de président.

Les concepteurs ont d’abord visé le milieu muséal, où la qualité de la lumière est capitale pour la préservation des œuvres. Ils sont passés de la culture à la culture quand une connaissance a utilisé leurs lampes pour faire croître ses plantes, avec un succès remarquable. Ils ont dès lors consacré les fruits de leurs recherches à la production horticole en serre.

Établie à Montréal, l’entreprise compte maintenant 47 employés.

Ses luminaires sont assemblés par un partenaire sur la Rive-Sud.

La prémisse de Sollum est d’être capable de donner le contrôle au client. Nous recréons la lumière du soleil avec un éclairage dynamique à DEL. Vous pouvez recréer un lever de soleil de Montréal, faire un soleil de midi à Tokyo et avoir le coucher de soleil de Tahiti.

François Roy-Moisan, cofondateur et chef des technologies

L’appareil

Chaque luminaire, sous la forme d’une barre de 90 cm de longueur, porte quelque 800 DEL d’une dizaine de couleurs.

Leurs combinaisons et leur intensité, programmées et contrôlées, reproduisent le spectre solaire qui favorisera le mieux la croissance des plantes, selon leur type et leur stade de croissance.

À raison d’un appareil pour 4 m2 de surface, les luminaires connectés à une plateforme infonuagique peuvent ainsi recréer des cycles solaires hors saison. « Notre technologie permet d’étirer les journées. On est capables de faire un lever de soleil en plein milieu de la nuit et donner l’éclairage qui est nécessaire aux plantes », explique François Roy-Moisan, cofondateur et chef des technologies chez Sollum.

« On est capables de modifier en temps réel nos spectres pour pouvoir faire de la compensation. » Quand le véritable astre du jour daigne se montrer, le système corrige l’éclairage pour conserver la luminosité désirée.

Il réagit de même durant les journées nuageuses. Ou hivernales.

« Un de nos clients a réussi en janvier à faire les premiers poivrons d’hiver canadiens. Il a produit 90 tonnes de poivrons rouges, jaunes et orange, l’hiver dernier. C’est un bel exploit et on en est très fiers. »

Les avantages

L’entreprise soutient que, comparativement à d’autres types de luminaires de serre, son appareil peut réduire jusqu’à 40 % la consommation d’électricité et de 75 % les coûts de maintenance.

PHOTO FOURNIE PAR SOLLUM

Un client de Sollum a produit 90 tonnes de poivrons l’hiver dernier, une première canadienne.

Le système peut accélérer la croissance des plantes de 25 %, assure François Roy-Moisan.

« Dans les effets moins quantifiables, on a remarqué que les produits gardaient leur fraîcheur plus longtemps. On est capables d’allonger le temps sur les tablettes. »

L’avenir

En 2020, Sollum a installé 7800 lampes dans deux grandes serres québécoises, tout en bouclant une série de financements de plus de 12 millions de dollars. Quelque 10 000 luminaires ont été ajoutés cette année.

Le modèle lancé officiellement cet automne est l’aboutissement de cette phase de tests.

« Notre nouveau produit a une meilleure efficacité et on le déploie à grande échelle », indique François Roy-Moisan.

Le luminaire a obtenu en juillet la certification du DesignLights Consortium.

« Nos perspectives d’avenir ? Cette année et l’année prochaine, on veut continuer notre expansion au Canada. L’année prochaine, on devrait commencer à toucher les États-Unis et, à moyen terme, ce sera tout ce qui est hors de l’Amérique du Nord. »

L’entreprise prévoit vendre de 30 000 à 40 000 luminaires en 2022.